La nouvelle convention collective régissant l'activité des acteurs à Hollywood a été adoptée de justesse dimanche par la direction de leur principal syndicat, et doit désormais être soumise au vote des adhérents pour entrer en vigueur, a annoncé l'organisation.

Nouvelle étape dans la résolution d'un conflit de plus de neuf mois, la direction collégiale du Screen Actors Guild (SAG) a adopté par 53,38% des voix contre 46,62% le projet de convention négocié avec l'Alliance des producteurs de cinéma et de télévision (AMPTP), a précisé le SAG dans un communiqué.

Les quelque 120 000 membres du syndicat d'acteurs de cinéma et de télévision américains vont devoir à leur tour ratifier par vote ce nouveau texte, qui succède à la convention triennale ayant expiré le 30 juin 2008. Les opérations de vote vont s'étaler sur tout le mois de mai, selon le SAG.

Les négociations entre le SAG et l'AMPTP étaient longtemps restées infructueuses et en l'absence de nouvel accord, les comédiens continuaient à travailler depuis neuf mois selon les termes du précédent contrat.

Après des semaines de négociations secrètes, les deux organisations avaient annoncé vendredi être parvenues à un accord, dont les grandes lignes ont été communiquées dimanche.

Victoire apparente pour le SAG, le texte mentionne une expiration du nouveau contrat en juin 2011 et non 2012 comme le voulaient les studios, ce qui permettra au syndicat de peser sur les négociations entre le patronat et d'autres corporations de Hollywood (scénaristes, réalisateurs...) dont les contrats doivent expirer dans deux ans.

La nouvelle convention prévoit une augmentation de salaire de 3% la première année et de 3,5% l'année suivante, et assure des dividendes plus importants pour l'exploitation du travail des acteurs sur les nouveaux médias numériques (internet, vidéo à la demande...) que ceux venus des DVD.

Mais ces augmentations sont similaires à celles arrachées après une longue grève par les scénaristes en 2008, montrant que le SAG a dû lâcher du lest sur ses prétentions, qui étaient supérieures. En outre, les augmentations de salaire ne seront pas rétroactives.

L'étroitesse de la majorité du vote de la direction du SAG semble signaler que les instances dy syndicat restent très divisées sur l'attitude à adopter face au patronat, dissensions internes qui avaient déjà fait échouer en janvier le lancement d'un référendum interne sur une autorisation de grève.

Certains acteurs de premier plan comme George Clooney, Sally Field et Tom Hanks avaient alors fait valoir que la situation économique actuelle n'était pas propice à des revendications sociales, et pressé la direction du syndicat de ne pas lancer de procédure de cessation de travail.

Le directeur et négociateur en chef du SAG, considéré comme un partisan de la ligne dure face au patronat, avait même été remercié.

Cette menace d'un mouvement social intervenait alors que Hollywood se remettait de la grève des scénaristes qui avait paralysé l'audiovisuel américain pendant l'hiver 2007-2008. Ce conflit de 100 jours avait provoqué un manque à gagner de deux milliards de dollars, selon des estimations indépendantes.