Il n'y a pas encore péril en la demeure (de Frelighsburg), mais la sous-performance des émissions quotidiennes de Star Académie agace certains annonceurs.

Depuis la mise en branle de ce mammouth télévisuel, les galas et les émissions quotidiennes attirent - tous deux - moins d'audience que ce qui a été promis aux publicitaires. TVA a en effet estimé que 2 415 000 personnes se brancheraient sur la soirée du dimanche pilotée par Julie Snyder, contre 1 625 000 qui suivraient les péripéties en semaine commentées par Jean-Philippe Dion. Ces évaluations servent à fixer le coût des publicités et des commandites, entre autres.

Dans leur première semaine de diffusion, les quotidiennes de Star Académie ont cloué 1 288 000 téléspectateurs devant leur poste, soit 21% de moins que l'objectif fixé au départ. Quant aux deux premiers galas dominicaux, ils ont attiré 2 173 000 fidèles, environ 10% en dessous de la cible établie par TVA.

Pour les soirées d'élimination, la démone blonde tire bien son épingle du jeu dans un environnement extrêmement compétitif. Les quotidiennes en arrachent pas mal plus. «Les chiffres vont sans doute s'améliorer à mesure que l'on va s'approcher de la finale. Star Académie, ça reste un gros show, mais certains chiffres de la quotidienne sont inquiétants. Ils sont un peu loin des estimations. Ça doit s'améliorer», constate la directrice des placements électroniques de la firme Aegis Média, Martine Mailly.

Avant d'appeler Lady Gaga ou Lionel Richie pour doper les cotes d'écoute, il faudra attendre les données finales incluant les enregistrements et surveiller la performance de la Star Ac à plus long terme. «Star Académie reste quand même l'émission numéro un. Dimanche dernier, Star Académie et Tout le monde en parle ont tous deux connu des baisses. On surveille ça, surtout quand les chiffres sont en deçà de 20 à 25% des estimations. Il faudra qu'il y ait une certaine forme de compensation», souligne Jean-François Bourdeau, directeur de la recherche à l'agence Touché! PHD.

C'est effectivement la règle en télévision: quand les émissions connaissent des performances inférieures aux prévisions, les réseaux indemnisent les annonceurs ayant payé leurs pubs trop cher. Et les réseaux haïssent copieusement cette forme de remboursement.

Chez TVA, pas question de paniquer. «Nous sommes très satisfaits et emballés de la grande qualité de l'émission, du succès d'écoute et de l'expérience multiplateformes que nous fait vivre Star Académie. Puisque nous en sommes à la deuxième semaine de diffusion, il serait prématuré de commenter davantage», m'écrit une porte-parole du réseau par courriel.

TVA mise énormément sur sa Star Académie et ses multiples tentacules. Rénovations majeures du manoir de Frelighsburg et dispositions scéniques époustouflantes, la Star Ac pétarade dans nos écrans avec beaucoup de panache. Dimanche, c'est le grand patron de Quebecor Média, Pierre Karl Péladeau, avec un enfant juché sur les épaules, qui a ouvert la porte de l'autobus aux 13 académiciens en route vers Frelighsburg. Voyez, même le boss s'en mêle.

Peut-être parce que nous sommes tôt dans la compétition, mais je sens moins la fébrilité et l'excitation enveloppant cette téléréalité, en comparaison avec les premières éditions, que j'ai toutes suivies du début à la fin. Le concept s'essoufflerait-il?

Le deuxième gala n'a procuré aucun grand moment mémorable comme ceux, par le passé, mettant en vedette Marie Carmen ou Marjo. Et aucun académicien ne s'est vraiment démarqué du lot.

Par contre, le duo entre Vincent Vallières et Andréanne Malette, ma préférée jusqu'à présent, a été très joli. Parfois, pas besoin d'avoir 12 000 danseurs sur la scène et un bouquet de pétards, comme pendant la prestation de These Kids Wear Crowns, pour procurer des frissons aux fans.

TVA suspend le président du syndicat

Le président du Syndicat des employés de TVA, Réjean Beaudet, a écopé lundi d'une suspension de trois mois - sans salaire - pour son implication dans l'affaire Mélissa François, cette lectrice de LCN qui a parlé de Kim Jong-deux, au lieu de Kim Jong-il, dans un bulletin de nouvelles le 18 décembre.

Dans un communiqué publié mardi en début de soirée, le président et chef de la direction de TVA, Pierre Dion, a martelé: «M. Beaudet a lancé nombre d'affirmations fausses et malhonnêtes au sujet du dossier en cause, en plus de laisser planer d'injustifiables allégations de racisme à l'égard de Groupe TVA.»

Ces allégations de racisme, TVA les a détectées dans un communiqué syndical émis le 11 janvier dernier et signé par Réjean Beaudet. Commentant la rétrogradation de Mélissa François après sa bourde, M. Beaudet a noté: «Ces événements s'inscrivent dans une incapacité chronique de TVA Nouvelles à donner une juste part de temps d'antenne à des journalistes issus de minorités visibles ou culturelles. À cet égard, le traitement plus que douteux réservé à Mélissa François envoie un bien mauvais signal.»

Voilà ce qui a notamment irrité la direction de TVA. Selon le syndicat, Réjean Beaudet, président depuis 2009, n'a plus le droit de pénétrer dans l'édifice de TVA et ne peut plus exercer d'activité syndicale jusqu'au 30 avril.

Denis Bolduc, secrétaire général du SCFP, auquel appartient le syndicat de TVA, déplore que le débat ait ainsi dévié. «Tout ça part d'un lapsus. Bernard Derome en fait. Pierre Bruneau en fait. Le retrait des ondes de Mélissa François était injustifié. Et le président du syndicat n'a fait que son travail de président: il a défendu une membre», rappelle Denis Bolduc. Le SCFP a déposé mardi une plainte au Conseil canadien des relations industrielles pour pratique déloyale.

Quant à Mélissa François, elle a refusé une invitation à Tout le monde en parle et elle est présentement en congé maladie. «Cette situation l'a grandement affectée», note Denis Bolduc.