La rumeur voulant que le groupe Ford se départe éventuellement de la marque Jaguar circule depuis des années. À cause de produits décevants, comme le gros coupé XK8, lancé en 1996, le chat a été dégriffé. Un coup dur pour une marque qui, avec la défunte E-Type avant cela (1961-1975), s'était taillée une niche enviable parmi les marques plus onéreuses, comme Aston Martin ou même Ferrari. Le nouveau coupé et cabriolet XK ravise le tir, surtout sous sa forme survitaminée, appelée XKR. Est-il trop tard?

La rumeur voulant que le groupe Ford se départe éventuellement de la marque Jaguar circule depuis des années. À cause de produits décevants, comme le gros coupé XK8, lancé en 1996, le chat a été dégriffé. Un coup dur pour une marque qui, avec la défunte E-Type avant cela (1961-1975), s'était taillée une niche enviable parmi les marques plus onéreuses, comme Aston Martin ou même Ferrari. Le nouveau coupé et cabriolet XK ravise le tir, surtout sous sa forme survitaminée, appelée XKR. Est-il trop tard?

La nouvelle génération du XK est beaucoup plus dynamique et visuellement plus impressionnante que le modèle précédent. Si on avait voulu faire passer la marque Jaguar au 21e siècle, on ne s'y serait pas pris autrement. D'ailleurs, les critiques portent à peu près juste sur la puissance de sa cylindrée, que plusieurs jugent en deçà des attentes. Il faut dire que la caisse de la voiture est relativement ferme et qu'elle semble capable d'en prendre davantage. On en remercie la structure monocoque toute d'aluminium.

L'édition XKR - le «R» tient lieu d'effigie officielle pour les modèles plus costauds de la marque anglaise, ce qui se traduit par une série de «R» sur la carrosserie et de broderies de même forme sur les sièges - répond à la critique de façon claire. Le compresseur apposé au V8 lui débloque les artères. En effet, 420 chevaux, comme on dit, ça rentre au poste.

Visuellement, elle hérite de quelques retouches moderne qui ne sont pas sans charme, pour justifier les 14 000 d'investissement additionnel requis pour la version R. Surprime qui, dans les circonstances, ne devrait pas choquer ceux qui peuvent s'acheter une bagnole de plus de 100 000 balles.

Bref, ces retouches comprennent une calandre révisée, avec un parechoc incorporant une grille élargie et des feux antibrouillard, des prises d'air latérales en aluminium et d'imposantes jantes de 19 pouces, qu'on peut même troquer contre un ensemble de 20 pouces encore plus exclusif. Tant qu'à épater la galerie!

L'âge de l'électronique

Le coupé et le cabriolet XKR, tous deux de type 2 +2, ont droit à une suspension plus sportive que leurs homologues moins performants. À l'avant comme à l'arrière, on a installé des ressorts plus court, qui limitent les mouvements de la caisse générés par une forte accélération ou par un freinage brusque. Des renforts sont apportés aux roues arrière afin d'absorber la pression générée par l'accélération.

Selon Jaguar, c'est surtout le cabriolet qui en profite. Son comportement s'apparente davantage à celui du coupé, le toit en moins. Quelques modifications côté électronique contribuent à ce résultat. Ainsi, l'assistance électronique de la direction, l'ordinateur de bord contrôlant le comportement de la suspension, la traction asservie et l'antidérapage sont tous adaptés aux nouvelles conditions mécaniques du XKR.

Au volant, on s'attend à ce que les performances sont convaincantes car, malgré un certain respect pour l'héritage de Jaguar, ce n'est certainement pas la finition de l'habitacle qui va distinguer ce véhicule d'autres modèles nettement plus originaux. Les cadrans sont élégants, l'ergonomie est intéressante, mais les matériaux, très «au goût du jour», ne passeront pas à l'histoire, quoi qu'en disent les relationnistes.

On peut toujours se consoler en installant, pour un supplément d'environ 2000$, une sonorisation ambiophonique de marque Alpine, à huit haut-parleurs, d'une puissance totale de 525 watts.

On peut dire que les nouveaux coupé et cabriolet XKR redonnent des griffes à la marque. Dans la fourchette de prix où se trouvent ces deux modèles, ainsi que leur version de base, le duo XK, il est à se demander pourquoi on n'a pas tout simplement mis en marché un seul modèle à compresseur dès le début.

Qui peut répondre à cette question est prié de contacter Bill Ford, pour l'éclairer sur une marque qui, manifestement, lui semble totalement étrangère.