Lorsqu’on songe aux moyens qui sont à notre portée pour épargner la planète, il y a consensus autour des voitures électriques. La question que plusieurs se posent demeure toutefois : « Mais que va-t-on faire de toutes ces batteries lorsqu’elles seront en fin de vie ? » La réponse est en cours d’élaboration.

Certains grands constructeurs automobiles se penchent activement sur la question et ont déjà commencé à élaborer des procédés pour que les fameuses batteries des véhicules électriques puissent être recyclées à l’infini, ou presque. Le Groupe Volkswagen, notamment, est déjà à l’action.

Dans une volonté de réduire les émissions sur la planète, la firme allemande travaille présentement en collaboration avec la société Redwood Materials pour recycler les matériaux présents dans les batteries lithium-ion des véhicules électriques. Son souhait : fabriquer les futures batteries de ses véhicules électriques en utilisant des matériaux recyclés, puisés dans les anciennes batteries de son parc de véhicules électriques.

Ensemble, les deux firmes sont ainsi en voie de fournir aux usagers de la route une autre belle raison de remplacer leur véhicule à essence par une voiture électrique.

PHOTO CAITLIN O’HARA, ARCHIVES REUTERS

Batteries d’une voiture Lucid

Une précieuse collaboration

La collaboration se fait actuellement de belle manière entre les deux entreprises. Les concessionnaires Volkswagen et ceux de sa filiale Audi s’occupent de retirer les batteries des véhicules électriques qui se retrouvent en fin de vie. Il faut savoir ici qu’une batterie est considérée comme en fin de vie quand elle arrive à quelque 70 % de sa capacité d’origine.

Une fois l’extraction faite, les batteries sont expédiées directement au Nevada, où est établie Redwood Materials, une entreprise qui a été fondée par un homme qui s’y connaît plutôt bien en la matière, Jeffrey Brian Straubel, qui a été cofondateur et premier directeur technique de Tesla.

Dans son usine du Nevada, son entreprise recyclera donc certains matériaux, comme elle le fait avec d’autres constructeurs (Ford et Toyota, notamment), et les renverra par la suite aux constructeurs automobiles qui pourront les utiliser dans de nouveaux véhicules électriques. D’ailleurs, il est convenu que chaque constructeur recevra uniquement des matériaux extraits de ses propres véhicules électriques et non de véhicules d’autres constructeurs.

En ce qui concerne les matières recyclées, on parle ici du lithium, du cobalt et du nickel, entre autres. Or, quand on sait ce qu’il en coûte à la planète pour extraire ces matières premières, on peut dire sans risque de se tromper qu’il s’agit d’une excellente nouvelle.

Il est entendu qu’une firme comme Volkswagen, encore relativement nouvelle dans le domaine des véhicules électriques, devra attendre quelques années avant que ses batteries arrivent en fin de vie. Mais d’ici là, le travail est tout de même bel et bien amorcé puisqu’on envoie déjà au Nevada des batteries d’essai qui sont utilisées dans le centre de recherche de l’entreprise.

Tout nouveau, tout beau

L’industrie en est à ses balbutiements, ce qui n’empêche pas Redwood Materials de recycler déjà, chaque année, l’équivalent d’au moins 60 000 véhicules électriques dans son usine du Nevada. Ce n’est pas rien ! Sans compter que ce recyclage permettra de réduire le coût des batteries des futurs véhicules électriques. Une belle affaire des points de vue écologique et financier, donc.

Le procédé, qui paraît aussi heureux que logique, n’est quand même pas si simple. Actuellement, certains avancent que les procédés de recyclage actuels présentent des pertes. Le problème tient au fait que les batteries recyclées sont fabriquées avec des matériaux qui, dans l’ensemble, sont moins fonctionnels qu’ils ne l’étaient avant le recyclage. Moins efficaces aussi. Le genre de problème qu’il faudra résoudre pour atteindre le plein potentiel de ce procédé en cours de développement.

Il n’en demeure pas moins que la transition vers les véhicules électriques et vers une énergie verte approche à grands pas et que, dans ce contexte, les batteries rechargeables seront un atout de taille.

Si ce projet de recyclage de batteries fonctionne comme les constructeurs le souhaitent, il sera intéressant de mesurer l’impact de ce procédé sur notre empreinte écologique.

Cela dit, peu importe les résultats à venir et la rapidité à les obtenir, je suis d’abord et avant tout impressionné de constater à quel point les artisans de l’automobile s’investissent dans le secteur de la recherche pour laisser une planète plus propre. Le milieu est en train de se réinventer et, décidément, c’est tout à son honneur.