Jusqu'à preuve du contraire, Ian McGee est l'heureux propriétaire de la plus ancienne Mini au Canada: une Morris 850 1959.

Le 13 novembre 1959, cet exemplaire sort de l'usine pour être vendu pour la première fois quelques jours plus tard à Guildford, dans le comté de Surrey, en Angleterre. En ce temps-là, la Mini ne s'appelle pas encore Mini, mais Morris ou Austin.

 

Voyez notre galerie photo retraçant les 50 ans de la Mini.

 

Trente-quatre ans plus tard, M. McGee trouve ce modèle dans une exposition à Toronto. Entre 1959 et 1993, nul ne sait quelles routes a empruntées cette voiture ni comment et pourquoi elle a traversé l'Atlantique. Entre-temps, l'authenticité de la voiture a été certifiée par la British Motor Industry Heritage Trust. "En Europe, une voiture garde la même immatriculation d'un vendeur à l'autre. Son numéro de plaque original a été perdu, son retraçage est donc impossible", explique son propriétaire, un résidant de Pierrefonds.

 

D'après ses recherches, il existerait dans le monde une centaine de Morris 1959 semblables à la sienne.

 

Comme toute Morris - ou Mini - qui se respecte, la voiture de M. McGee a évidemment le volant à droite, un tableau de bord très sommaire, un moteur quatre cylindres, une boîte quatre vitesses, la traction avant et des vitres latérales aux portières. Monté transversalement, le moteur ne possède pas d'alternateur mais un petit générateur. Il est équipé d'un simple carburateur et abrite dans son carter la boîte de vitesses. Le radiateur est placé du côté de l'aile gauche. La batterie est dans le coffre pour mieux répartir le poids. Après un tour de clé, le bouton démarreur permet de mettre la voiture en marche.

 

"À l'époque, c'était la voiture la plus économique possible. L'inconvénient de sa motorisation est qu'à 30 ºC, il fait trop chaud pour elle", commente Ian McGee, qui n'a étonnamment aucune difficulté à s'y loger et conduire malgré ses six pieds. L'habitacle de cette Morris 1959 n'a pas grand-chose à envier aux sous-compactes d'aujourd'hui.

 

Sa voiture, d'une valeur de 10 000 à 12 000$, monte encore à 120 km/h. Et il n'est pas rare qu'il se rende au travail avec sa Morris. "Je me fais tout le temps remarquer, en particulier parce que c'est une conduite à droite, dit M. McGee. Depuis la sortie des nouvelles Mini en 2002, ce genre de voiture est plus reconnu par les gens. Ils se moquent ou lèvent le pouce, mais la plupart les aiment. Surtout les enfants qui veulent faire un tour car c'est petit. Mais ma blonde ne l'aime pas vraiment, elle est trop petite à son goût."

 

Ce fils d'immigrés britanniques reconnaît que ses origines ont influencé son choix. Propriétaire auparavant d'une Mini 1979, il possède également une Austin 1800 de 1970, voiture d'un autre calibre.

 

"J'ai toujours aimé les Mini, je voulais avoir une vieille voiture pour jouer avec", dit l'homme de 42 ans.

 

Les adultes sont les plus grands enfants.

Photo André Pichette, La Presse

La Morris 850 159.