Six modèles et 2,6 millions de voitures. L'ampleur des récentes vagues de rappels qui ont secoué le titan américain de l'automobile General Motors est particulièrement impressionnante. Si le constructeur en essuie déjà les contrecoups, la crise aura inévitablement des impacts à long terme autant sur les méthodes de conception des véhicules que sur le traitement des vices de conception. La première victime pourrait bien être la clé de contact.

Bien malin celui qui aurait pu prévoir qu'un si grand scandale aurait pu naître d'un accessoire aussi anodin. La clé de démarrage telle qu'on la connaît aujourd'hui est née en 1949. C'est Chrysler qui a démocratisé l'innovation en équipant l'ensemble de sa gamme de ce type de commutateur qui permettait de diminuer le nombre de manipulations.

Le dispositif a cependant montré son caractère imparfait durant les années qui ont suivi. L'organisme responsable de la sécurité routière aux États-Unis, la NHTSA, a compilé pas moins de 18 000 plaintes, selon Bloomberg, concernant des problèmes liés à cette pièce d'équipement. L'année 2000 a marqué un sommet historique avec plus de 2000 plaintes comptabilisées. Bloomberg souligne que le problème réside dans la nature même de la pièce. Le poids d'un trop grand nombre de clés peut causer une usure prématurée de cette pièce rotative.

Vers une généralisation du bouton-poussoir?



La solution au problème existerait déjà. Auparavant considéré comme un accessoire de luxe, le bouton-poussoir s'est maintenant généralisé dans l'ensemble des segments, le plus souvent comme équipement optionnel. Selon Edmunds.com, 72% des voitures vendues aux États-Unis peuvent être commandées avec ce dispositif.

Plus simple, il exige cependant une période d'adaptation et a montré quelques défaillances. Un drame qui a ému l'Amérique en 2009, celui du policier qui n'a pu freiner sa Lexus ES350 qui s'est emballée, une voiture équipée d'un bouton-poussoir, est encore très frais dans la mémoire populaire. Cet événement pourrait ralentir l'adoption de cet équipement.

La PDG de General Motors a récemment ouvert la porte, devant le Comité américain sur l'Énergie et le Commerce, à une possible généralisation de cet accessoire à tous ses modèles. Si le géant décide d'en faire un équipement de série, d'autres emboîteront le pas. Ce sera la fin de la clé telle qu'on la connaît.