Le lave-auto célébrera son centenaire en 2014. À la veille de cet anniversaire, deux jeunes Torontois souhaitent amener le lave-auto au XXIe siècle en misant sur le potentiel des téléphones intelligents. Leur entreprise, Washly, offrira ses services à Montréal dès l'an prochain.

Washly, c'est l'idée de Karan Walia et d'Aysar Khalid, deux étudiants universitaires forts en informatique qui rêvent de révolutionner l'industrie du lave-auto à l'aide des nouvelles technologies et de produits respectueux de l'environnement. Ils ont fondé un service de lave-auto mobile, géré par une plateforme web qui utilise un produit nettoyant ne nécessitant aucune utilisation d'eau.

«Notre service répond à une société où les gens ont de moins en moins de temps. Avec Washly, les clients font leur réservation grâce à leur téléphone intelligent ou par l'internet et peuvent faire laver leur voiture pendant qu'ils sont au boulot ou même en train de magasiner», explique Karan Walia.

L'application mobile développée par le duo d'entrepreneurs détecte automatiquement le lieu où se trouve le client, qui n'a qu'à ajouter une description de son véhicule et le numéro de plaque d'immatriculation. Le propriétaire du véhicule sélectionne ensuite le forfait désiré - il en coûte une trentaine de dollars pour le forfait de base - et procède au paiement en ligne.

Une fois qu'un client a fait une réservation, la plateforme virtuelle de Washly identifie automatiquement l'employé qui se trouve le plus près du véhicule à nettoyer. Cela se fait par géolocalisation, grâce au GPS des téléphones intelligents dont est doté chaque membre de l'entreprise. Une fois identifié, l'employé reçoit l'emplacement et la description du véhicule à nettoyer et s'y rend généralement en l'espace de 30 minutes.

Même si le client et les employés de Washly ne se rencontrent généralement pas, l'entreprise interagit avec sa clientèle en continu. En effet, le propriétaire du véhicule reçoit une alerte l'informant de l'arrivée imminente du représentant de Washly, une autre sur le temps estimé nécessaire au nettoyage et finalement un dernier message lorsque l'opération est terminée. L'entreprise mise également sur les réseaux sociaux pour fidéliser sa clientèle en interagissant avec elle sur Twitter et Facebook.

Évolution

Les outils utilisés pour lancer Washly sont à mille lieues de ceux du premier lave-auto commercial en Amérique, inauguré en 1914 à Detroit. Outre sa plateforme virtuelle, Washly mise sur des produits nettoyants biodégradables et qui ne nécessitent aucun rinçage. La jeune entreprise offre une formule particulièrement prisée à Toronto où le nettoyage de véhicule sur la voie publique avec un boyau d'arrosage est interdit.

Karan Walia souhaite amener Washly toujours plus loin en matière d'avancée technologique. Prochainement, il offrira un service d'alertes météorologiques à ceux qui ont pris un rendez-vous.

«Ainsi, si de la pluie est annoncée le jour où nous devons passer chez un client, ce dernier recevra un message pour l'avertir. Il pourra alors décider d'annuler notre visite s'il croit qu'elle n'est plus nécessaire ou encore la repousser à une autre date», explique-t-il.

Il y a un an, Washly a lancé ses activités à Mississauga. Aujourd'hui, c'est dans tout le grand Toronto qu'on peut faire affaire avec l'entreprise. Montréal est la prochaine étape, affirme le fondateur de la PME.

«Nous voulons étendre notre réseau grâce à des franchises partout au pays et Montréal est en haut de notre liste des villes où nous voulons être. Les Montréalais peuvent s'attendre à nous voir chez eux dès l'an prochain», confie M. Walia, qui compte adapter sa plateforme web au public francophone.

Pas seul dans le marché

Sans être aussi avancées que Washly dans l'utilisation des nouvelles technologies, d'autres entreprises québécoises offrent un service de lave-auto à domicile qui mise sur des produits écologiques. C'est le cas de Sans-Zo, fondée au Québec et dont Guy Laliberté du Cirque du Soleil est partenaire financier.

«Ce type de lave-auto est en expansion, car c'est l'avenir. Nous offrons un produit entièrement écologique et qui fait fi des restrictions en matière de consommation d'eau, car nous n'en avons tout simplement pas besoin pour nettoyer un véhicule. Seules une petite bouteille et deux serviettes de microfibres sont nécessaires», explique Jacky Côté, représentant montréalais de l'entreprise.

Il ne voit pas l'arrivée de Washly en sol montréalais comme une mauvaise nouvelle pour son entreprise, au contraire.

«La compétition est forte, mais elle nous fait avancer et nous sommes prêts à la recevoir!», lance-t-il avec assurance.

Il considère que ce nouveau type de service constitue la voie du futur, contrairement aux manières de faire traditionnelles.

«Actuellement, les gens qui lavent une auto avec leur boyau d'arrosage utilisent une eau qui a été traitée à fort prix par des usines. Utiliser cette eau potable pour laver une auto est inacceptable, surtout lorsqu'il existe des solutions de rechange sur le marché», estime M. Côté.

Photo Étienne Fortin-Gauthier, collaboration spéciale

«Notre service répond à une société où les gens ont de moins en moins de temps. Avec Washly, les clients font leur réservation grâce à leur téléphone intelligent ou par l'internet et peuvent faire laver leur voiture pendant qu'ils sont au boulot ou même en train de magasiner», explique Karan Walia.