On s'est souvent fait dire que la technologie développée en course automobile sert ensuite dans la production en série; voici un cas qui prouve que l'inverse est vrai.

Quand les pilotes d'Audi R18 prendront le départ des 24 Heures du Mans, le 16 juin, ils pourront pour la première fois regarder derrière eux par un rétroviseur numérique à très haute résolution.

Le rétroviseur AMOLED (Active-Matrix Organic Light-Emitting Diode) montre les images captées par une mini-caméra pointant vers l'arrière. Pour des raisons de structure, les voitures monocoques à moteur central du Mans n'ont pas de lunette arrière. Avant l'adoption du rétroviseur numérique, les pilotes d'Audi devaient se fier uniquement aux miroirs de côté pour voir à l'arrière.

La définition de l'image est meilleure que celle d'un miroir ordinaire: les vibrations sont atténuées par un logiciel spécial qui diminue aussi, durant la nuit, l'éblouissement des phares des voitures qui suivent. Même quand il pleut à verse, l'image est claire.

Ce gadget est intéressant en soi, mais pas autant que sa provenance. Le système vient des ingénieurs d'Audi du côté de la production en série. À l'origine, ils l'ont installé dans une R8 de série, que les ingénieurs se sont fait un plaisir de prêter aux pilotes Marcel Fässler et Marco Bonanomi. Les deux pilotes de l'écurie Audi Endurance l'ont essayé dans la circulation. Autrement dit, c'est la production qui nourrit la compétition, et non plus l'inverse, comme jadis.