La Chine étant le premier marché automobile de la planète, c'est en toute logique que le salon de Pékin, qui s'ouvre aujourd'hui aux médias, est devenu le premier rendez-vous mondial de l'industrie. Sur fond de délocalisations et d'alliances avec des constructeurs locaux, les géants de l'automobile courtisent plus que jamais gouvernements et gouvernés.

Illustration de cette dynamique, après avoir créé une entreprise en coparticipation, l'allemand Daimler et le chinois BYD présenteront aujourd'hui à Pékin le tout premier prototype de la marque qu'ils ont créé. Denza sera le porte-étendard des deux constructeurs sur le marché de la voiture électrique uniquement. Une première en soi. La production doit débuter l'an prochain, pour alimenter ensuite le marché chinois avant tout.

Les deux partenaires n'ont strictement rien laissé filtrer quant à la marque et son premier véhicule. La seule supposition plus ou moins crédible dans le milieu veut que cette voiture soit basée sur la plateforme de la Mercedes Classe B.

«Avec une croissance économique rapide, une urbanisation constante, des consommateurs ouverts, et le soutien du gouvernement, tous les éléments sont réunis pour faire de la Chine l'un des pays au plus fort potentiel de développement et d'adoption de la voiture électrique», croient les deux constructeurs.

Si la Chine est un laboratoire pour véhicules électriques, à l'image de la flotte de taxis qui circulent à Shenzhen, elle est aussi l'un des marchés de prédilection des marques de luxe et haut de gamme. L'américain General Motors ne s'y trompe pas. Curieusement, alors qu'il possède la marque idoine avec Cadillac, c'est Buick qui a les faveurs du public chinois aisé. Cadillac présentera deux prototypes aux Chinois cette semaine. Le Ciel et le ELR 2"2 que l'on a déjà vus ici en Amérique du Nord. Buick se fera plus discret.

Chez les Allemands, BMW a choisi Pékin pour les débuts mondiaux de sa longiligne Série 3. Ce nouveau modèle allongé de quatre pouces sera décliné en trois versions, produites en Chine. Quatre autres modèles feront leurs débuts sur le marché asiatique à Pékin.

Les GM, Daimler, BMW et Volks de ce monde ont une coentreprise en Chine, les Français aussi. Celle du groupe PSA Peugeot-Citroën commencera ce printemps à vendre la gamme DS auprès des chinois. La future berline DS9 est déjà attendue.

À l'image de Renault, les Français s'orientent de plus en plus vers le haut de gamme. Et vers... la Chine. La Talisman du constructeur au losange sera exclusive à ce marché.

Du côté des Japonais, Nissan a également sa co-entreprise et a également créé une marque pour l'empire du Milieu, Venucia. La D50 est le premier modèle dévoilé. À Pékin.

Honda présentera deux prototypes dessinés en vue de séduire le public chinois. Il pourrait s'agir d'un multisegment et d'une mini-fourgonnette.

Toyota croit toujours être dans le vrai en misant sur l'hybridation à court et moyen terme. Résultat, comme le veut la tendance, le numéro un japonais va présenter un nouveau prototype hybride, conçu en Chine, expressément pour... la Chine.