Les constructeurs automobiles du monde entier doivent lancer cette semaine leurs nouveautés en Chine, leur dernier refuge au coeur de la crise internationale.

Le salon automobile de Shanghai, qui a ouvert ses portes lundi et se tient jusqu'au 28 avril, a attiré pas moins de 1500 fabricants et sous-traitants de 25 pays ou régions.

«C'est l'un des salons les plus importants pour nous», souligne Helmut Broeker, le PDG de Porsche Chine.

«C'est la première fois que nous lançons des produits en Asie, hors de nos marchés traditionnels», ajoute-t-il à propos des débuts à Shanghai de la Panamera, une voiture de sport 4 portes.

La Panamera n'est pas une exception: selon le China Daily, au total 13 nouveautés devraient être au rendez-vous, dont un modèle hybride (essence-batterie) de Mercedes, la S400, et un autre, sportif de BMW, la BMW X5 M.

Les concurrents chinois ne sont pas en reste, avec la Roewe N1 de SAIC Motor Corp. et la Riich M1 de Chery.

Pour accompagner ces «premières», de nombreuses publicités émaillaient lundi les épais suppléments des quotidiens chinois consacrés au salon de Shanghai.

Ce succès est dû à la bonne tenue du marché chinois alors que dans toutes les grandes économies mondiales, les ventes de véhicules se sont littéralement effondrées à cause de la crise économique.

«Nous assistons à une évolution importante sur le terrain de bataille du marché automobile et un déplacement des Etats-Unis vers la Chine», a affirmé lundi Atsuyoshi Hyogo, patron des opérations chinoises de Honda, cité par l'agence Dow Jones Newswires.

Les mesures du gouvernement chinois adoptées ces derniers mois pour revitaliser le secteur ont fortement joué. Ses rabais de taxes pour l'achat de voitures de petites cylindrées notamment ont permis aux ventes chinoises d'établir un record mensuel en mars, avec 1,08 million d'unités.

Au premier trimestre, les ventes ont totalisé 2,64 millions d'unités, en hausse de près de 6% en glissement annuel.

Hors du contexte particulier de la crise, la Chine voit aussi son niveau de vie s'élever régulièrement depuis 20 ans. Plus récemment, l'émergence d'une classe de consommateurs de plus en plus aisés accroît la demande pour les voitures du segment luxe, jusqu'à présent surtout associé aux modèles étrangers.

«Nous voyons qu'en Chine les gros moteurs ont beaucoup d'adeptes», a dit Ian Robertson, un haut responsable de BMW AG, selon Dow Jones Newswires.

«Le marché des voitures haut de gamme en Chine a vraiment décollé au cours des dernières années. Nous pensons donc qu'il va croître plus vite qu'ailleurs dans le monde», a-t-il ajouté.

Pourtant, inquiets face à la situation de l'économie, 45% des acheteurs potentiels en Chine ont différé leur projets en raison de la crise et un quart ont revu leur budget à la baisse, selon une étude TNS portant sur plus de 1000 consommateurs locaux.

Ce phénomène est propre à avantager les marques chinoises qui font des voitures plutôt meilleur marché que leurs concurrents étrangers, toujours selon TNS.