Il n'y a pas que le toit du Stade Olympique qui porte malheur aux salons de l'auto durant l'hiver.

L'Autorama tenu au Cobo Center de Detroit la semaine dernière par l'International Show Car Association a été marqué par un dégât d'eau sur plusieurs voitures de grande valeur. Les adjectifs utilisés par certrains exposants - «gênant», «honteux» - font penser aux propos entendus à Montréal le 18 janvier 1999 quand l'eau, la glace et la neige accumulées sur le toit du Stade Olympique avaient déferlé sur le Salon de l'auto, forçant le déménagement de l'événement. Le Salon de l'auto de Montréal a alors quitté définitivement le Stade Olympique.

L'Autorama de la semaine dernière n'a pas été annulé mais le président de l'événement a férocement critiqué les autorités municipales, après que de l'eau salée et corrosive ait éclaboussé plusieurs voitures de grandes rareté et valeur: «Si ce problème n'est pas réparé, ils vont perdre des événements», a déclaré Bob Larivée Jr, président directeur général de Championship Auto Shows Inc, d'Auburn Hills, au Michigan. M. Larivée organise 18 salons automobiles aux États-Unis, tous spécialisés dans les voitures de collection.

«Vous ne serez pas capable de convaincre un gars de Los Angeles d'amener ici son hot rod de 400 000 $, si de l'eau coule sur l'auto pendant l'exposition», a indiqué M. Larivée.

De grandes bâches suspendues au plafond du Centre Cobo, sous chaque fuite, étaient bombées par le poids de l'eau qu'elles retenaient. Selon M. Larivée, plusieurs voitures ont été aspergées par de l'eau souillée samedi. Mais aucun dommage n'a été signalé.

Rick Selover, un cadre de Painters Supply & Equipment Co, un des 900 exposants à Autorama 2009, a déclaré au quotidien Detroit News que Cobo est devenu un sujet de gêne et de honte. «Hé, c'est Detroit, c'est l'Autorama; on devrait avoir un meilleur bâtiment, a-t-il dit. Cela ne nous aide pas si les clients se promènent dans les allées et si, tout à coup, de l'eau se met à couler.»

Les fuites dans le toit durant cet événement majeur ont intensifié un débat municipal déjà acrimonieux portant sur l'avenir du Centre Cobo. On ne s'entend pas sur qui va payer pour les réparations ni sur quel niveau de gouvernement devrait le gérer. Un plan de réfection de 288 millions de dollars présenté par le maire a été rejeté par le conseil municipal la semaine dernière, mais le maire a là-bas un droit du véto sur certains votes du conseil pour forcer le vote des crédits. Les membres opposés à cette dépense envisagent maintenant d'aller devant les tribunaux.

Mais des voix s'élèvent et préviennent que ne pas réparer Cobo pourrait condamner le Salon international de l'auto de Detroit, un des plus importants événements de ce genre au monde.

M. Larivée affirme que les fuites dans toit ne sont qu'un des nombreux signes d'âge du Cobo. Loin des yeux du public, se cachent aussi de grandes portes qui ne fonctionnent pas et un quai de réception dont le béton est endommagé. Le système de son du grand hall est à peine audible, dit-il.

Malgré les trombes d'eau sale, l'Autorama a quand même attiré une bonne foule.

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