Les constructeurs automobiles, engagés dans les développements de véhicules électriques et hybrides, poursuivent parallèlement leurs recherches sur les moteurs traditionnels, qui conservent un important potentiel d'amélioration en matière de consommation et d'émissions.

«Les véhicules hybrides et électriques sont-ils le futur proche pour les moteurs? Non, parce que la question est de fabriquer des moteurs abordables pour le particulier», explique Alfredo Altavilla, patron de Fiat Powertrain Technologies (FPT).

La division moteurs du groupe Fiat a présenté mercredi au Salon automobile de Genève un nouveau système de fonctionnement des soupapes, appelé Multiair, visant à améliorer la combustion en contrôlant l'entrée d'air et au final à apporter un gain en consommation et en réduction des émissions.

Fiat affirme que son nouveau système apporte une diminution de la consommation de 10% et une réduction équivalente des émissions de CO2 tout en augmentant la puissance de 10%.

«Cela n'a aucun sens de mettre sur le marché des moteurs qui coûtent 5.000, 6.000 ou 7.000 euros de plus qu'un moteur conventionnel en espérant simplement que quelqu'un va subventionner la différence», poursuit M. Altavilla.

Le système Multiair sera d'abord appliqué sur un moteur à essence d'1,4 litre de cylindrée, puis sur un petit moteur deux cylindres turbo de 900 centimètres cubes.

L'Alfa Romeo MiTo sera le premier véhicule utilisateur, a indiqué le patron de la marque Sergio Cavero.

Chez Renault, on est aussi convaincu de l'importance de continuer à développer le moteur conventionnel, tout en préparant l'arrivée des voitures électriques.

Pour des trajets de longue distance, «un excellent moteur diesel fait très bien l'affaire, ce système est imbattable», assure Patrick Pelata, directeur général délégué du groupe français.

Renault vient d'annoncer la sortie d'une série de nouveaux moteurs sous l'égide du «downsizing», procédé visant à diminuer la cylindrée du moteur tout en gardant des performances équivalentes, en ayant recours à l'injection directe et aux turbos.

Mercedes a aussi annoncé l'arrivée d'une nouvelle génération de moteurs 4 cylindres diesel et essence pour remplacer les 6 cylindres utilisés auparavant, avec par exemple une consommation en version diesel de 5,3 litres aux 100 kilomètres et des émissions de 139 grammes de CO2 par kilomètre pour la nouvelle Classe E lancée à Genève.

«Avec le downsizing, il était important de jouer sur la consommation et repositionner ainsi la Classe E sur un nouveau segment», explique Thomas Weber, membre du directoire de Daimler en charge de la recherche, qui assure que la réduction de cylindrée va se poursuivre sous les 2 litres en diesel.

L'amélioration des moteurs traditionnels intéresse aussi des motoristes comme l'entreprise française MCE-5 Développement, qui présente à Genève un véhicule démonstrateur équipé de son moteur 1,5 litre à double turbo, basé sur la technologie de «taux de compression variable» et délivrant une puissance de 220 chevaux, équivalente à celle d'un V6 de 3 litres.

«Le bénéfice de ce moteur est une économie allant jusqu'à 30% par rapport à un moteur habituel», affirme la porte-parole pour l'Allemagne, Alexandra Huss.

«Les changements de standards et la crise poussent les constructeurs à rechercher des nouvelles technologies» permettant de réduire consommation et émission, souligne-t-elle, se félicitant de cet impact «positif» pour les entreprises innovantes comme la lyonnaise MCE-5.