La direction du Salon international de l'auto de Montréal (SIAM) n'a pas du tout apprécié les commentaires sur la présentation minimaliste de Chrysler au dernier salon de Montréal. Chez le constructeur américain, on ne s'en formalise pas outre mesure. Et on soutient que c'était ça ou rien.

«Je trouve cela déplorable!» Stéphane St-Louis n'a pas vraiment aimé les railleries dont Chrysler a fait l'objet sur certaines tribunes à l'issue de l'ouverture du salon aux médias. Le président du SIAM lève même son chapeau au constructeur américain.

 

«Tous les constructeurs étaient là, dit-il. Chrysler a pris une décision d'affaires. Toutes ses voitures étaient là et tout le personnel était présent pour répondre aux questions du public. Les gens s'assoyaient dans les voitures et les regardaient. Ils étaient quand même contents que Chrysler soit là. Ils ne l'auraient évidemment pas été, si cela n'avait pas été le cas.»

À Montréal, Chrysler et, dans une moindre mesure, Ford et GM se sont un peu fait remarquer pour leurs stands plutôt dépouillés, illustration de leurs difficultés financières actuelles. Le contraste avec les expositions de leurs voisins était assez saisissant.

Du côté de Chrysler, on ne regrette aucunement cette décision. «Beaucoup de gens nous ont félicités pour l'initiative, affirme même Daniel Labre, directeur des communications et du marketing de Chrysler Canada. On aurait pu ne pas se présenter. On a jugé qu'il fallait se présenter dans tous les salons canadiens. Ce qui aurait pu ne pas se faire. À Detroit, s'il n'y avait pas eu l'aide du gouvernement américain entre-temps, on n'y serait pas allé. Ce que vous avez vu, ce n'est pas juste au Canada, aux États-Unis aussi. C'est la stratégie pour cette année, c'est la solution la plus raisonnable.»

Il reconnaît que ce n'est pas l'idéal, surtout question d'image, mais soutient que c'était la démarche à adopter dans ce contexte «spécial».

«Il ne faudrait pas que tous les constructeurs fassent cela, dit pour sa part Stéphane St-Louis. La situation en 2009 va être difficile. Mais il va y avoir des changements.»

Quant à l'année prochaine, «il est trop tôt pour juger», selon Daniel Labre.