Il y a huit ans, aux États-Unis, le géant de l'industrie nippone, Toyota, a créé la marque Scion, destinée aux jeunes.

Au tour maintenant du Canada d'accueillir cette marque «hip-hop» qui, à Montréal, en sera à sa première participation à un salon automobile au pays. Même si sa commercialisation ne débutera qu'à compter de 2010, sa présence dans la métropole permettra aux visiteurs de se familiariser avec ses produits. Des trois véhicules qui traverseront la frontière canadienne en 2010, deux font déjà carrière aux États-Unis: les Xb et Xd. Ces deux dés sur roues, qui promettent une modularité exemplaire, partagent la même architecture, soit celle de l'actuelle Yaris.

Proposés en format cinq-portes, ces véhicules se distinguent essentiellement par leur taille et leur cylindrée. La Xd, plus petite, fait 3,95 m de long, alors que la Xb s'allonge sur deux mètres de plus. Sous le capot de la Xd, on trouve un quatre-cylindres 1,8 litre (128 chevaux) tandis que la Xb s'anime d'un 2,4 litres. Les principaux rivaux de ces deux véhicules seront le Nissan Cube, le Kia Soul.

Quant au troisième véhicule, la Tc, il s'agit d'un coupé sport qui ne sera pas sans rappeler aux amateurs la première mouture de la Celica. Habillé d'une carrosserie à hayon, celui-ci s'anime d'un quatre-cylindres 2,4 litres (161 chevaux). La seconde génération de ce modèle arrivera au même moment que le lancement de Scion au Canada.

Même si la direction canadienne de Toyota se limite pour le moment à inscrire ces trois modèles dans son catalogue de vente en 2010, il faut savoir que Scion commercialisera sous sa propre marque la Toyota iQ, dévoilée au salon de Genève le printemps dernier. Cette petite citadine à mi-chemin entre une Smart et une Yaris se présente comme la première citadine familiale (3 places +1) de la planète.

À première vue, la décision de Toyota Canada d'intégrer Scion à son éventail peut paraître étonnante, voire irrationnelle. Elle ne l'est pas. C'est au contraire un pari sur l'avenir, comme le fut le choix de la technologie hybride. Avec leur design décalé et la possibilité de les personnaliser à volonté, les produits Scion se sont avérés jusqu'ici extrêmement fiables. De plus, ils constituent un laboratoire d'expérimentation pour le constructeur, qui, comme tous les autres, s'efforce de concevoir LE produit pour lequel les jeunes se prendront de passion.

Il est encore beaucoup trop tôt pour mesurer l'accueil que le public montréalais réservera à cette nouvelle marque. En revanche, Toyota estime en se basant sur l'expérience américaine que l'ajout de cette marque destinée à la jeunesse fera tourner les portes de ses concessionnaires. Dans un communiqué, Larry Hutchinson, directeur gestionnaire de Toyota Canada, rappelle que, aux États-Unis, environ 70% des acheteurs de Scion sont des nouveaux clients de Toyota, et plus de 50% des propriétaires de Scion optent pour un véhicule Toyota à mesure que leurs besoins et désirs évoluent. Voilà qui devrait satisfaire l'appétit de Toyota, qui souhaite, avec Scion, accaparer 15% du marché canadien à la fin 2010. Un objectif réaliste considérant qu'elle en détient aujourd'hui 14,2%.