«Business as usual.» C'est en ces termes et dans cet esprit que le directeur exécutif du Salon de l'auto de Montréal (SIAM), Denis Dessureault, aborde la 41e édition. Malgré la conjoncture économique et l'épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête de certains, tous les grands constructeurs attendus de ce monde sont présents.

Montréal, ce n'est pas Detroit et ce n'est pas Québec non plus. Alors que sept constructeurs se sont retirés du grand salon américain et que Ford a annoncé qu'il ne sera pas dans la Capitale nationale, «tout le monde est au rendez-vous» à Montréal. «Nous sommes bénis des Dieux, commente Denis Dessureault. Probablement parce que nous sommes un des tous premiers salons de l'année - le premier au pays - et parce que le salon est important pour les manufacturiers au Canada.»

Cette année, 44 marques automobiles seront représentées à Montréal du 16 au 25 janvier. On aura droit à deux primeurs nord-américaines et à 40 dévoilements canadiens. À son échelle, le Salon international de l'auto de Montréal se porte bien. Et les salons au sud de la frontière ne lui font pas vraiment de l'ombre. En Amérique du Nord, les gros joueurs se nomment Detroit, New York, Chicago, Los Angeles.

Optimisme de rigueur

«Le marché automobile américain est 30 fois supérieur au marché canadien. On ne peut pas faire grand-chose. On a une belle collaboration avec les concessionnaires. Il n'y a pas de concurrence entre les salons. De toute façon, en mai, tout le monde a vu les primeurs», estime le directeur exécutif du SIAM.

Malgré les gros nuages noirs au dessus des marchés mondiaux, on carbure à l'optimisme du côté de Montréal. Ford boudera cette année certains salons canadiens. Des constructeurs comme Suzuki, Mitsubishi ou Rolls-Royce, pour ne citer que ceux-là, ne sont pas à Detroit. Cependant, il n'y a pas de quoi s'affoler, selon Denis Dessureault: «Il n'y a pas de craintes à avoir pour le salon de Montréal, ni pour les autres. On a atteint le creux de la vague et cela va remonter. La situation économique va s'améliorer d'ici l'été.»

Ce dernier incite même les consommateurs à acheter. «On rentre dans une période idéale pour acheter d'ici à l'été. On a une réduction des prix, des taux à la baisse et des offres intéressantes.»

En raison de leur poids économique et social, le directeur du SIAM doute fortement que l'un des trois grands constructeurs américains tombe au combat. Et même si l'un d'eux chutait, cela ne changerait pas grand-chose pour l'industrie des salons. La concurrence pousse dans le dos, au premier rang de laquelle figurent les Chinois.

«Le salon devient vert»

Le salon de Montréal ne souffre pas d'amaigrissement ni d'embonpoint. Mais s'il le pouvait, il grandirait. «Si on avait plus gros en espace, on serait plus gros», appuie M. Dessureault.

Depuis cinq ans, la manifestation montréalaise met l'accent sur les énergies alternatives. Hybrides et moteurs diesel propre sont en vedette, et de plus en plus populaires auprès du grand public. Le marché devient de plus en plus écolo. Témoin, cette année, le nombre de véhicules de sa Halte verte est à la hausse. Huit constructeurs automobiles (Chrysler, Ford, GM, Honda, Nissan, Subaru, Toyota et Volkswagen) exposeront à Montréal leurs derniers modèles de voitures écologiques équipées de nouvelles technologies moins polluantes.

«Le salon devient vert par lui-même», en conclut le directeur du SIAM.