Décrié par certains, adoré par d'autres, le cabriolet, par sa nature, souffre de quelques lacunes qui finissent par gâcher un peu le plaisir de rouler à ciel ouvert. Sans toutes les effacer, Mercedes-Benz a voulu en occulter quelques-unes sur sa première décapotable de Classe E depuis 16 ans. Cette dernière se joint à la berline et au coupé qui sont venus égayer le catalogue Mercedes il y a environ deux ans. Ses lignes font craquer, mais quand on est partagé entre le coupé et le cabriolet, lequel choisir?

Il faut savoir qu'une voiture découvrable est plus propice au vandalisme, que sa carrosserie est moins rigide que celle d'un coupé, qu'elle offre moins de protection en cas d'accident, que la visibilité arrière est généralement compromise par une lunette plus étroite et que les bruits éoliens sont plus audibles. Toutefois, beaucoup de progrès ont été accomplis afin de corriger ces contrariétés, notamment chez Mercedes-Benz. Par exemple, dans le nouveau cabriolet de Classe E, la sécurité en cas de retournement est améliorée par la présence d'arceaux de sécurité à déploiement automatique logés dans les appuis-tête arrière. Sans compter les sept coussins gonflables et la rigidité accrue des montants du pare-brise. Pour minimiser les bruits extérieurs, la capote a près d'un pouce d'épaisseur, ce qui ne l'empêche pas de pouvoir s'ouvrir ou se refermer en 20 secondes en roulant, à la condition que la vitesse n'excède pas 40 km/h.

 

L'une des deux nouveautés les plus notables est le AIRSCARF, déjà apparu dans la SLK, mais avec un atout supplémentaire: le jet d'air chaud soufflé à la hauteur de la nuque est désormais orientable. Il repousse les saisons fraîches afin de prolonger la période où l'on peut rouler confortablement capote baissée. À l'essai, cet accessoire est convaincant, même à une température de seulement 15 degrés.

 

À l'assaut des courants d'air

 

Le plus bel ajout, cependant, c'est le AIRCAP, une innovation constituée d'un déflecteur qui se déploie au-dessus du pare-brise et d'un pare-vent entre les sièges arrière qui contrôlent les entrées d'air par aspiration. Pour accentuer l'écoulement laminaire de l'air au-dessus des têtes des passagers, un filet en tissu se déploie sous le déflecteur. La turbulence s'en trouve diminuée, ce qui empêche les passagers arrière d'être transformés en girouettes. L'autre avantage de ce dispositif est qu'il permet d'éliminer le saute-vent utilisé jusqu'à maintenant, sans condamner les places arrière.

 

Chez Mercedes, on parle en termes un peu ronflants du cabriolet réinventé. Dans la réalité d'un essai réalisé à Mallorca, la réduction de turbulence à l'arrière est notable, mais le niveau de bruit augmente et se transforme en un léger sifflement lorsque la vitesse augmente.

 

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

Le nouveau cabriolet Classe E 2011 de Mercedes-Benz.

Cela dit, le coupé a ses avantages, ne serait-ce que sa poupe plus engageante, ses 75 kg en moins, son coffre plus grand et un confort légèrement supérieur.

 

Un V6 mieux adapté

 

Pour avoir conduit pendant 15 ans un cabriolet de Classe E, son successeur est sûrement mieux nanti et nul doute que les moteurs V6 et V8 qui peuvent l'équiper seront aussi costauds tout en consommant moins.

 

La E350 tire bien profit de ses 268 chevaux grâce à sa transmission automatique à 7 rapports avec sélecteur sur la console centrale, ce qui est de loin préférable à ce petit levier à impulsion que l'on trouve dans la berline et qui exige une longue adaptation. Si l'on peut se passer de la fougue du V8 de la E550, l'essai de Mallorca a démontré que le V6 3,5 litres paraît le mieux adapté des deux. La voiture est moins pataude en virage et la direction ultra précise fait du coupé et de la décapotable V6 le choix le plus logique par rapport à la E550.

 

Avec tous ses garde-fous électroniques, cette Classe E est à l'épreuve des têtes à queue, que la chaussée soit glissante ou non. Il faut regretter cependant l'absence incompréhensible de la traction intégrale, les quatre roues motrices étant réservées à la berline. On y gagne toutefois par la consommation qui, en conduite tranquille, se limite à 9 litres aux 100 km.

 

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

Le coupé E350 de Mercedes se démarque du cabriolet par un style arrière plus affirmé.

Du soleil pour quatre

 

Les intérieurs sont soignés, surtout si l'on sait choisir la bonne combinaison de couleurs (voir photos). Les sièges sont agréables, même à l'arrière où deux passagers peuvent profiter du paysage sans être au coude à coude ou se voir réduits au silence par le déplacement d'air. En optant pour un couvre-chef en toile au lieu d'un toit en métal, comme c'est la mode, Mercedes a réussi à conserver un espace raisonnable dans le coffre arrière (de 300 à 390 litres, selon que la capote est ouverte ou fermée). Comme les Allemands ont la tête dure, la proximité des commandes de clignotants et de régulateur de vitesse prête toujours à confusion, comme sur plusieurs autres modèles.

 

Force est d'admettre que Mercedes vient de réaliser un coup d'éclat avec ses coupés et cabriolets de Classe E. Si l'on y adjoint des prix en forte diminution depuis les modèles de 1995, la Classe E nouveau genre est la plus étoffée et la plus attrayante de la gamme Mercedes.

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

Un intérieur qui regorge d'accessoires, ce qui oblige souvent à s'en remettre au manuel du propriétaire.