Alors que les constructeurs automobiles tentent de nous vendre (le plus souvent en option), des voitures bardées d'électroniques et de gadgets d'une utilité souvent douteuse, certaines idées géniales apparues au cours des dernières décennies n'arrivent pas à se frayer un chemin à travers les tiroirs de la bureaucratie et à prendre pied dans l'automobile de monsieur tout le monde.

Ces petites idées fourmillent, mais j'en ai retenu quelques-unes, dont deux qui, comme par hasard, se retrouvent sur une voiture allemande du milieu des années 90 dont je suis propriétaire. Il y a d'abord ce que l'on appelle «le tendeur de ceintures», une sorte de bras articulé qui, dès que l'on ouvre la portière, se déploie et vous présente l'extrémité de la ceinture avec sa boucle métallique.

 

Il suffit de tendre la main au-dessus de son épaule gauche, d'attraper la boucle et, finalement, de l'enfoncer dans le réceptacle en plastique rouge à droite du siège conducteur. Un tel mécanisme non seulement facilite le geste d'attacher la ceinture, mais en encourage l'utilisation en vous la mettant pratiquement sous le nez. Malgré son utilité, le tendeur de ceintures a disparu aussi discrètement qu'il était arrivé pour refaire surface il y a deux ans sur un autre modèle Mercedes-Benz.

Aurait-il été si coûteux de le voir se généraliser sur l'ensemble des voitures, quelle que soit leur origine? Quant à sa fiabilité, précisons qu'en 14 ans et plus de 120 000 km, cet accessoire n'a exigé qu'une seule intervention pour un enrouleur qui s'était déplacé.

L'autre équipement est encore plus pratico-pratique que le premier quand on sait jusqu'à quel point il peut être désagréable de manipuler le capot d'une automobile. Après l'avoir déverrouillé de l'intérieur, il faut ensuite repérer le loquet de sécurité, ce qui ne se fait pas en criant ciseau chez bon nombre de voitures.

Photo Jacques Duval, Collaboration Spéciale

Le tendeur de ceintures de sécurité, un ajout au confort et une motivation à l'utilisation d'un accessoire que certains oublient encore.

Il faut farfiner un bon coup avant de trouver la combinaison gagnante, comme s'il s'agissait d'un coffre fort. Ensuite, on en est quitte pour se souiller les doigts en soulevant le satané capot. Or, sur bon nombre de voitures allemandes du milieu des années 90, on trouvait une petite languette qui sortait à travers la grille de calandre aussitôt que l'on déverrouillait le capot à l'intérieur.

 

Génial! Il suffisait de tirer sur la lanière de caoutchouc et le capot s'ouvrait sans aucun effort, sans tâtonnement et sans saleté. Comment se fait-il que cet accessoire miraculeux soit disparu complètement de nos automobiles, les Allemandes y comprises? Il était pourtant infiniment plus précieux que l'ouverture du coffre automatisé ou les essuie-glaces sensibles à la pluie qui s'attaque à votre pare-brise quand il est rempli de moustiques écrabouillés, le rendant complètement opaque.

Même si fumer n'est pas très bien vu de nos jours et que la plupart des automobilistes encore accrocs se privent de le faire dans leur voiture pour ne pas en diminuer la valeur de revente, il existait il y a une vingtaine d'années un allume-cigarette automobile qui fonctionnait sans que l'on ait autre chose à faire que d'y introduire l'ennemi numéro de votre système respiratoire. Il suffisait de placer la cigarette à la verticale dans un petit embout et d'appuyer sur l'anneau circulaire de chaque côté pour que vos quelques centimètres de tabac et de nicotine s'allument tout seuls.

 

Finalement, plusieurs voient aussi comme un recul l'abandon il y a de nombreuses années de ces petits déflecteurs triangulaires découpés dans les fenêtres avant. Elles ont connu leurs belles années comme substitut à l'air conditionné et permettaient d'aérer l'intérieur de la voiture ou de les orienter différemment pour extirper l'air ambiant. La raison de leur disparition n'est pas maligne à trouver et on les a supprimés dans le seul but de faire la promotion du climatiseur qui représente une solution drôlement plus payante. Et quand on y pense sérieusement, combien de jours par année avons-nous besoin d'un refroidisseur d'air au Québec?

Avec l'été que nous connaissons jusqu'ici par exemple, l'on pourrait parfaitement se satisfaire de ces petits aérateurs latéraux...si seulement ils existaient encore. Mais, le progrès est souvent son pire ennemi!

Photo Jacques Duval, Collaboration Spéciale

La petite languette qui permet d'ouvrir le capot simplement et sans se salir les mains. Elle existe depuis des décennies.