Coups de klaxon, regards admiratifs, pouces en l'air, pas de doute, la nouvelle Chevrolet Camaro suscite l'admiration. S'il faut juger du succès de la restructuration de General Motors à partir de ce modèle, disons que l'avenir semble assez souriant.

Le hasard a voulu que je prenne livraison de ce coupé sport à la sauce rétro le jour même des «funérailles» de General Motors, le lundi 1er juin. Se pourrait-il que cette date inscrite désormais à l'encre rouge dans l'histoire de l'automobile en Amérique du Nord soit aussi celle qui marquera le jour 1 du retour à la rentabilité de cette icône américain?

 

Si tous les futurs produits de GM sont aussi bien ficelés, je n'hésiterais pas à répondre dans l'affirmative. Une finition en net progrès, une carrosserie bien boulonnée exempte de bruits intempestifs, un agrément de conduite certain; ce ne sont là que quelques-unes des qualités de cette Camaro ressuscitée. Certes, le nom laisse un petit goût amer quand on sait que la mise à mort de ce modèle en 2001 entraîna du même coup la fermeture de la seule usine automobile au Québec, celle de Ste-Thérèse d'où émanaient les Camaro et Firebird.

Avec le succès de la Ford Mustang et à l'engouement que cette voiture continue de susciter et suite à la résurrection de la Dodge Challenger, General Motors se devait de riposter à ses rivales de Detroit. La Camaro a mis du temps à faire son entrée en scène, mais disons que l'attente en valait la peine. Non pas que la Camaro LT que j'ai conduite ces derniers jours est la voiture parfaite et la solution à tous les problèmes de GM. Mais, elle fait montre d'une volonté d'amélioration prometteuse tout en polissant une image de marque assez malmenée au cours des dernières années.

Pas seulement des qualités

Les divers aspects qui l'empêchent d'afficher un score parfait ont trait, en premier lieu, à une surface vitrée insuffisante découlant d'une ceinture de caisse relativement élevée. Bref, ceux qui souffrent de claustrophobie s'y sentiront très mal à l'aise.

 

Ce même problème a aussi ses répercussions sur la visibilité qui est assez limitée dans à peu près toutes les directions, trois-quarts avant, trois quart arrière et même vers l'avant et l'arrière à cause de l'étroitesse du pare-brise et de la lunette arrière. Additionnons à cela des places arrière équivalentes à celles de la majeure partie des coupés deux portes, avec un accès grotesque et une garde au toit insuffisante pour quiconque fait plus de un mètre 70.

La version LT (27 995 $) mise à l'essai endossait le moteur V6 pour lequel on revendique 300 chevaux, mais dont les performances me sont apparues chétives pour une telle puissance comme l'illustre une accélération entre 0 et 100 km/h de 7,2 secondes. Il fait entendre en échange une sonorité qui fait plaisir à l'oreille tout en se satisfaisant de 10,8 litres d'essence ordinaire aux 100 km.

Photo Jacques Duval, Collaboration Spéciale

En général, la nouvelle Chevrolet Camaro soulève des commentaires élogieux de la part de la jeune clientèle. Reste à savoir s'ils se rendront chez leur concessionnaire GM.

Le plaisir est dans la boîte

 

Il confère surtout une impression de légèreté à l'ensemble, faisant de la Camaro une voiture particulièrement agile. La transmission semi-automatique est un des atouts majeurs de cette Chevrolet de la dernière chance. Les six rapports s'enclenchent automatiquement ou, si on le désire, en mode manuel au moyen de ce qui ressemble à des palettes sous le volant comme chez les grandes sportives.

Or, ladite palette avec ses signes + et - est un simulacre et il faut appuyer sur un bouton placé juste en dessous pour monter les rapports ou rétrograder. Sans avoir la rapidité des vraies boîtes séquentielles, le choix d'un rapport inférieur s'accompagne d'une montée de régime automatique très à point.

La suspension qui limite les trépidations de chacune des roues enveloppées de pneus de 20 pouces apparaît également bien calibrée entre confort et tenue de route. Les dégradations de notre réseau routier n'ont aucun effet sur la robustesse du véhicule, mais il est utile de souligner que notre voiture d'essai n'affichait pas plus de 4000 kilomètres au compteur.

Extérieurement, la Camaro a bonne mine et n'est pas sans rappeler le modèle original produit entre 1967 et 1969. Le renflement des ailes arrière contribue malgré tout à donner l'impression d'une voiture bien campée sur ses roues. Par contre, l'unanimité se fait autour de la présentation intérieure où le clin d'oeil le plus apparent au passé se situe sur la console centrale avec ses 4 cadrans rectangulaires légèrement orientés vers le conducteur. Détail intéressant, leur forme particulière se retrouve aussi dans les feux arrière. Le siège du conducteur comporte de multiples réglages et il est surtout loisible de l'abaisser pour accommoder des conducteurs de grande taille.

On pourrait se montrer pointilleux et découvrir des poux à la Camaro 2010, tout comme on pourrait épiloguer sur les petits détails qui marquent l'avant et l'après de General Motors. Ce qu'il est surtout intéressant de retenir cependant, c'est qu'elle mène la charge du bon pied et que cette nouveauté laisse poindre le soleil à l'horizon. Il ne faut pas perdre de vue toutefois que, dans la situation actuelle, la marge d'erreur est inexistante.

Photo Jacques Duval, Collaboration Spéciale

Un tableau de bord avec quelques touches rétro comme ces cadrans rectangulaires logés sur la console centrale.