On a longtemps fait des gorges chaudes à propos des voitures sud-coréennes et de leur construction cahin-caha aboutissant à des valeurs de revente presque nulles. On les a boudés en raison d'une fiabilité que les JD Power du globe jugeaient atroce. Puis, sans que l'on s'en rende compte, les pendules ont été remises à l'heure, les valeurs de reprises se sont améliorées et les cotes de fiabilité ont quitté la cave du classement. C'est ce qui a valu à Hyundai de se hisser en cinquième place parmi les automobiles les plus appréciées par les acheteurs de véhicules neufs.

En effet, la marque coréenne a repoussé Nissan au 6e rang pour s'emparer de la 5e place. Mieux encore, si l'on exclut les constructeurs de voitures de luxe (Lexus et Porsche notamment),  Hyundai hérite de la première position devant Toyota et Honda en matière de qualité initiale du produit, toujours selon la maison de sondage JD Power. C'eut été impensable il y a 10 ans à peine. Et Kia que l'on ridiculisait encore plus et qui était devenue la substitut de Lada comme point de comparaison pour divers objets de consommation bas de gamme et de piètre qualité a elle aussi bénéficié des progrès de Hyundai. Car, la seconde marque sud-coréenne fait partie depuis 10 ans du même conglomérat. À Séoul, Hyundai et Kia, c'est du pareil au même et les deux marques logent à la même enseigne. Ce qui signifie qu'elles partagent à peu près tout et, bien sûr, les plates-formes et les mécaniques. La Kia Optima qui fera bientôt son entrée sur le marché est essentiellement une Sonata «enmieutée» diront les concessionnaires Kia et une Sonata meilleur marché affirmeront les franchisés Hyundai.

L'épreuve du long terme

Tout cela pour en arriver à un essai routier à long terme de la Sonata qui prend le relais de sa jeune soeur, la Kia Forte avec laquelle nous avons accumulé près de 15 000 km en un peu moins d'un an. Le bilan de cette dernière a été fort positif sans aucun retour à l'atelier non prévu dans le livret d'entretien. Avec une visite pour l'installation des pneus d'hiver et une autre pour une vidange d'huile, il m'est impossible de me souvenir à quoi ressemble le directeur de l'entretien du garage Kia.

Cette berline de moins de 20 000 $ en a étonné plusieurs qui, comme moi, lui ont trouvé cette rigidité propre aux voitures allemandes. La caisse est solide et la suspension donne également l'impression de rouler dans une Jetta par exemple. C'est un très bel accomplissement pour cette Forte qui n'est pas vilaine à regarder et dont la finition est sans bavure. Avec la SX et son moteur de 173 chevaux, on s'attend cependant à des accélérations et reprises plus énergiques. La transmission automatique fonctionne bien, mais la mécanique ne peut donner que ce qu'elle a. L'équipement complet du modèle d'entrée de gamme corrige toutefois cette lacune avec la présence de quatre freins à disques, de l'ABS, de la climatisation et d'une connexion Bluetooth. Pour les longs déplacements, on appréciera également l'immensité du coffre à bagages, le plus volumineux de la catégorie.

Au début, la consommation paraissait inquiétante avec des moyennes qui pouvaient atteindre les 9 litres aux 100 km. Fort heureusement, à partir d'environ 7000 km, la moyenne a commencé à diminuer et l'ordinateur de bord indiquait 7.9 litres aux 100 km à la fin de notre essai à long terme.

Après une prestation qui lui permet de rester sur le podium des meilleures voitures compactes en 2010, la Kia Forte est rentrée à la maison pour être remplacée par sa grande soeur de chez Hyundai, la Sonata.

Photo: Jacques Duval, collaboration spéciale

À l'issue d'un essai à long terme de 15 000 km, la Kia Forte mérite de rester sur le podium des meilleures voitures compactes sur le marché.

Bienvenue à la voiture de l'année

Fraîchement couronnée «voiture de l'année» par L'Auto 2011, cette berline de format moyen est attrayante sous plusieurs rapports, le premier étant toujours une échelle de prix presque imbattable. Répondant à une clientèle qui se contente en grande majorité de moteurs 4 cylindres (dans ce cas çi un de 2,4 litres de 198 chevaux), Hyundai a pris le pari de ne pas offrir de moteur V6 et cela contrairement à la majorité de ses rivales, que ce soit la Honda Accord, la Toyota Camry ou la Mazda 6. De prime abord, la puissance paraît suffisante, mais les reprises souffrent un tantinet du manque de couple de ce moteur qui manifeste bruyamment sa présence sous le capot à l'occasion. En guise de compensation, il se montre très frugal en se contentant d'une moyenne d'environ 7,8 litres aux 100.

On ne peut ignorer cependant le fait que la sonorité d'un 4 cylindres est difficilement compatible avec une berline qui, dans sa version Limited, affiche un luxe digne d'une Mercedes. Depuis le GPS jusqu'à la caméra de recul, Cette Sonata ne se refuse aucun des accessoires susceptibles d'améliorer son confort, y compris la banquette arrière chauffante.

Reste à savoir maintenant si elle mérite son titre de «voiture de l'année» et c'est ce que nous entendons tirer au clair au cours des prochains mois, y compris au cours d'un hiver bien de chez nous. Précisons enfin qu'un moteur 4 cylindres de 274 ch avec turbocompresseur sera bientôt proposé tout comme une motorisation hybride. Voilà une histoire que nous comptons suivre kilomètre par kilomètre.

Photo: Jacques Duval, collaboration spéciale

La Hyundai Sonata 2011, voiture de l'année de L'Auto 2011 entreprend un essai à long terme qui nous en dira plus long sur son rendement.