Ardent défenseur de la cause du moteur diesel, suivant en cela la conviction de plusieurs de mes collègues, j'avoue être resté pantois à la suite d'une récente expérience au volant d'une Hyundai Sonata 2011. À tel point que je me demande sérieusement s'il est vraiment nécessaire de se battre pour une plus grande diffusion de ce type de moteur. Si Hyundai a pu le faire, je ne vois vraiment pas pourquoi les autres constructeurs ne pourraient pas obtenir des résultats similaires. Des résultats qui donnent le droit de s'interroger sur la nécessité du moteur diesel quand un moteur à essence moins polluant paraît tout aussi économique à la pompe.

Bien sûr, il est question ici de consommation d'essence et plus particulièrement des moyennes que j'ai obtenues récemment avec la nouvelle Sonata, exclusivement équipée d'un moteur 4 cylindres à essence de 2,4 litres développant 198 chevaux. Premier moteur à injection directe à se glisser sous le capot d'une Hyundai, ce gros 4 cylindres à 16 soupapes est particulièrement frugal tout en se contentant d'une essence ordinaire.

 

Avec la transmission automatique à 6 rapports, mon premier relevé de consommation a été réalisé à une vitesse constante de 118 km/h sur autoroute, ce qui s'est soldé par une consommation de 7,9 litres aux 100 km selon l'ordinateur de bord de la voiture. Le lendemain, j'ai refait le même trajet, cette fois sans excéder 105 km/h pour en arriver, à ma grande surprise, à une moyenne de 6,2 litres aux 100 km. Ce sont là des chiffres plus souvent associés à des mécaniques diesel. Je ne doute pas qu'un diesel moderne ait pu abaisser cette moyenne autour de 5 litres aux 100, mais est-il vraiment nécessaire de déverser dans l'atmosphère les émissions polluantes reliées à son fonctionnement?

 

À ce sujet, mon collègue Daniel Breton, écologiste renommé, est catégorique: «À performances quasi égales, je préfère un moteur à essence à un moteur diesel». Et ce spécialiste de l'environnement d'ajouter qu'«une voiture qui consomme 6,2 L/ 100 km émet 148g de CO2 par km. Pour qu'une voiture à moteur diesel arrive au même résultat, elle doit consommer 5,3 L/100 km. Cotée SULEV (Super Ultra Low Emission Vehicule) selon les normes californiennes, la Hyundai Sonata émet moins d'émissions polluantes que les diesels les plus propres. Tout ceci pour des milliers de dollars de moins» de conclure M. Breton, président de MCN 21.

 

Photo Hyundai

La Hyundai Sonata s'affiche comme l'une des plus belles voitures du monde, du moins dans le segment des berlines quatre portes. On dirait une Lexus ES ou une Jaguar de dernière génération.

Légère, bruyante, mais belle à croquer

 

Bien qu'elle joue un rôle important dans l'appréciation d'une automobile, la consommation n'est pas le seul facteur dont on doit tenir compte. Ainsi, même si elle s'avère la plus légère face à des concurrentes comme la Honda Accord, la Chevrolet Malibu ou la Toyota Camry, la Sonata se contente de performances assez calmes telles un 0-100 km/h d'environ 8,8 secondes.

 

Et cette légèreté qui influe sur la consommation a aussi des répercussions sur le niveau sonore qui donne l'impression que l'on a lésiné un peu avec les matériaux insonorisant. Parions que la version à moteur suralimenté qui arrivera à l'automne répondra à ces deux critiques. Le quatre-cylindres actuel satisfera sans aucun doute la grande majorité des acheteurs si l'on se fie aux statistiques indiquant une nette préférence pour la plus petite cylindrée quand un V6 est également proposé, comme c'est le cas chez Honda, Chevrolet ou Toyota.

Chez la Sonata Limited, c'est l'aspect cossu de la voiture qui fait que la sonorité peu euphonique du moteur ne semble pas à sa place.

 

Ce qui ne doit surtout pas changer par contre, c'est la silhouette de cette Hyundai, qui s'affiche comme l'une des plus belles voitures du monde, du moins dans le segment des berlines quatre portes. On dirait une Lexus ES ou une Jaguar de dernière génération. Avec cette ligne de toit surbaissée à l'arrière, on la prendrait pour un coupé deux portes comme la Volkswagen Passat CC ou la Mercedes-Benz CLS. Ce qui est assez flatteur quand on se nomme Hyundai.

 

Déclinée en quatre versions - GL, GLS, Limited et Limited Navigation -, la Sonata propose un équipement de série généreux et cela même dans le modèle d'entrée de gamme (GL), qui se pare d'un climatiseur, de quatre freins à disques, de six coussins gonflables, d'un système Bluetooth, d'un système de contrôle de la stabilité et de rétroviseurs chauffants, rien de moins. La Limited soumise à notre verdict ajoutait même des sièges arrière chauffants, svp.

 

Photo Hyundai

Vaut mieux prévenir les passagers lorsqu'ils s'apprêtent à monter à l'arrière. En effet, le toit recourbé oblige à se prosterner pour ne pas s'y cogner l'occiput.

Source de distraction

 

L'intérieur joue la même note que l'extérieur avec un accent moderne de bon goût. L'ergonomie s'y trouve néanmoins un peu négligée avec ces 38 boutons qui s'alignent sur la console centrale et qui permettent de contrôler, non sans y regarder deux fois, la climatisation et la chaîne audio. Voilà une source de distraction dont on pourrait se passer et qui n'est d'ailleurs pas exclusive à la marque coréenne.

 

Une fois au volant, le siège m'a d'abord paru trop bombé à mon goût, mais justement ce ne peut être que matière de goût. Prenez donc note de le vérifier vous-même. Alors que le conducteur a droit à un siège à commande électrique, ce n'est pas le cas pour le passager avant qui n'a rien d'autre qu'un réglage manuel le condamnant à être assis très bas et à contempler, s'il est de faible taille, cette vaste étendue de plastique sombre qui recouvre entièrement la partie droite de la planche de bord. Et ne cherchez pas sur la liste des options pour oblitérer cette lacune. Le volant, quant à lui, fourmille d'informations: il suffit de faire marcher ses doigts pour contrôler le régulateur de vitesse, le téléphone, la chaîne audio et l'ordinateur de bord, qui tient compte de votre style de conduite en affichant notamment votre consommation immédiate. Notons également l'abondance des espaces de rangement et une visibilité sans tracas tout en précisant que la troisième petite glace latérale à l'arrière est purement décorative.

 

Attention à vos têtes

 

Vaut mieux prévenir les passagers lorsqu'ils s'apprêtent à monter à l'arrière. En effet, le toit recourbé oblige à se prosterner pour ne pas s'y cogner l'occiput. Les personnes de taille moyenne apprécieront ce refuge alors que les plus grands pourront se plaindre d'un manque de dégagement pour la tête, un legs du toit ouvrant. Ce tour du propriétaire nous fait découvrir finalement un coffre à bagages d'une capacité supérieure à celle de voitures beaucoup plus volumineuses. Il est également possible d'en augmenter la capacité en rabattant individuellement les dossiers de la banquette arrière.

 

Photo Hyundai

L'intérieur joue la même note que l'extérieur avec un accent moderne de bon goût. L'ergonomie s'y trouve néanmoins un peu négligée avec ces 38 boutons qui s'alignent sur la console centrale.

La nouvelle Sonata se débrouille assez bien également sur la route. La pluie m'a notamment permis de lui découvrir une adhérence spectaculaire sur pavé mouillé et un freinage remarquablement linéaire avec un ABS qui sait se faire oublier par sa discrétion. Seul le système de stabilité semble lent à se manifester sur des routes glissantes, un indice qu'il pourrait être difficile de rattraper un dérapage avant qu'il ne se transforme en tête-à-queue. Le problème ne se pose toutefois pas sur des chaussées sèches.

 

La «Limited» mise à ma disposition étant toute neuve, il m'est impossible de me prononcer sur la rigidité de la caisse après quelques milliers de kilomètres, mais il est permis de croire que Hyundai a désormais fait ses classes en ce domaine. Ni remarquable, ni condamnable, la direction assistée est très semblable à ce que l'on trouve chez ses rivales: douce, précise et dépourvue d'effet de couple.

 

Non content d'avoir supplanté toutes les marques rivales dans l'augmentation de ses ventes en 2010, Hyundai vient de se donner, avec la Sonata 2011, un outil supplémentaire pour poursuivre sur sa lancée.

Photo Hyundai

Non content d'avoir supplanté toutes les marques rivales dans l'augmentation de ses ventes en 2010, Hyundai vient de se donner, avec la Sonata 2011, un outil supplémentaire pour poursuivre sur sa lancée.