Difficile à caser que cette nouvelle Lexus, la HS 250h, qui, avec ses deux «h» nous laisse clairement savoir qu'elle partage sa consommation entre le pétrole et l'électricité. Ce qui me gêne, c'est l'association du luxe avec la sobriété et l'économie. Comment peut-on être pingre sur la consommation et dépenser entre 40 et 50 000$ pour une voiture? Il y a là une incompatibilité qui m'intrigue et que, fort probablement, les savantes études de mise en marché du groupe Toyota Lexus ont su déchiffrer.

La seule description de la HS 250h est prometteuse mais, après 10 minutes à son volant, force est d'admettre que ce que l'on nous raconte ne correspond pas à la sensation que l'on éprouve en roulant dans cette voiture de luxe. Bref, les impressions de conduite ressemblent davantage à celles d'une Toyota Camry que d'une Lexus IS ou ES. La nature même d'un hybride se prête mal à une interprétation de luxe, surtout lorsque le moteur est un modeste 4 cylindres comme dans la HS 250h. En quête de légèreté, d'aérodynamisme, de faible résistance de roulement, trois mesures professant l'économie d'essence, l'insonorisation paraît négligée et la perception du confort, de la douceur et du luxe n'y est pas.

Avant de m'asseoir à son volant, je n'avais jamais encore conduit une automobile dite de luxe comme celle-là. Pourtant, d'autres Lexus hybrides me sont passés entre les mains au cours des dernières années et cela sans que je n'éprouve cet effet bon marché qui colle aux tôles de la HS 250h. Et cela n'a rien à voir avec la série noire que traverse actuellement le titulaire de cette marque de luxe, Toyota.

 

Frugale

 

Parlons tout de suite d'économie puisque c'est la qualité dominante que prône cette Lexus. À ce chapitre, les chiffres sont reluisants avec une consommation variant de 6,5 à 7 litres aux 100 km, une moyenne qui correspond mieux à celle d'une sous-compacte qu'à un véhicule de format moyen. Et cela, même s'il est malaisé d'exploiter le moteur électrique au-dessus de 50 km/h alors qu'une simple Ford Fusion, sous un pied léger, atteindra environ 70 km/h avant que l'électricité ne réclame l'assistance du moteur à essence. Avec la HS, il faudrait un pied de ballerine pour faire mieux.

 

La puissance, chiffrée à 187 chevaux (dont 138 proviennent du 4 cylindres de 2,4 litres), est entière en mode «power» et plus discrète quand on place la commande sur «éco», comme l'illustre assez éloquemment les sept dixièmes de seconde supplémentaires nécessaires pour franchir le 0-100 km/h (8,9 contre 8,2 secondes).

À l'arrêt, il arrive quelquefois que l'on oublie de fermer le contact en raison de l'absence totale de bruit. Un «bip» vient alors vous rappeler de le faire avant de quitter le véhicule.

 

Caractérisée par un tout petit levier placé du côté gauche de la console centrale et qui ressemble à un gadget jusqu'à ce que l'on en découvre l'aspect pratique, la transmission automatique se limite à sa plus simple expression. Son fonctionnement est si transparent qu'il faut s'en remettre à la fiche technique pour découvrir que l'on a affaire à une boîte à rapports continuellement variable (CVT).

 

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

Ni belle ni laide, la Lexus HS 250h occupe un créneau bien à elle dans le marché actuel.

Accueillante

 

Là où cette voiture se démarque des autres, c'est dans son habitacle et principalement quand on pose les yeux sur cette console centrale en deux sections. La partie du haut recèle la souris de l'ordinateur de bord et diverses autres commandes, telles la climatisation et la chaîne audio. Après une brève interruption vis-à-vis des sièges, la deuxième section se déploie plus près du plancher où elle accueille les basculeurs pour les sièges chauffants et les commutateurs de quelques autres accessoires. Un généreux vide-poche trouve aussi refuge sous un placage de bois. À ce propos, l'ambiance de luxe est également minimisée par la rareté de matériaux plus relevés qui cèdent leur place à des plastiques assez peu flatteurs.

 

Les sièges gagneraient aussi à offrir un meilleur maintien latéral et cela même si la tenue de route ne génère pas tellement de résistance au dérapage dans les virages. C'est mieux, à ce chapitre, que dans une Prius (dont la HS est une extrapolation) ou une Honda Insight, mais pas tellement et il ne faut surtout pas oublier que l'on est en présence d'une traction avant. Le freinage et la direction, en revanche, sont à l'égal de la grande majorité des voitures de même gabarit.

 

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

La HS 250h se démarque par sa console centrale en deux sections.

Alors que bon nombre d'hybrides lésinent sur les places arrière, cette Lexus a au moins l'avantage de proposer un espace amplement suffisant pour deux personnes. Seul le coffre doit faire un léger sacrifice en limitant son volume à 342 litres.

 

Après avoir fait le tour de cette HS 250h et passé une semaine de 500 kilomètres en sa compagnie, je n'arrive toujours pas à déterminer son rôle exact sur le marché actuel. À moins que ce soit pour permettre à des acheteurs financièrement à l'aise de se donner bonne conscience. Il reste que la facture est passablement élevée pour une voiture qu'il est difficile d'aimer pour autre chose que ses 7 litres aux 100 km.

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

Malgré son statut de voiture haut de gamme, la HS250h ne donne jamais l'impression d'appartenir à cette catégorie privilégiée.