Quand je suis en voiture, je peste contre les motocyclistes. Et quand je suis à moto, je me méfie des automobilistes. Peut-on en finir avec cette incompréhension mutuelle?

Un embouteillage. Un attroupement. Les véhicules de la Sûreté du Québec et d'Urgences-santé. Un petit tas de ferraille tordue. Une civière sur la chaussée. Encore un motocycliste qui vient de payer son tribut à la vitesse (?), à l'inconscience (?), à l'égoïsme (?). Ce spectacle se répète et chaque année, sur nos routes, une quarantaine de motocyclistes y laissent leur peau.

Aussi prudent et attentionné soit-il, tout motocycliste sait statistiquement parlant qu'il joue à la roulette russe: je serai un jour celui qu'on ramasse et qu'on emmène d'urgence à l'hôpital. Ce sort est-il inéluctable? Les motocyclistes ne veulent pas y croire. Mais la cohabitation sur les mêmes axes d'engins aussi différents que les autos et les motos (oublions un instant les piétons, les poids lourds et les cyclistes) a peu de chances d'être pacifique. Et le combat est forcément inégal.

Au risque de décevoir, les automobilistes sont en grande partie responsables de cet état de fait. Bien à l'abri dans des habitacles climatisés, le volume de la radio au plancher, distraits par les systèmes d'infodivertissement, assoupis par la lenteur de la circulation, ils se soucient peu du sort de cette «gang de malades» qui se jouent des embouteillages. En plus, ils font parfois aux motocyclistes des signes étranges que nous prenons pour autant d'agressions.

Les motocyclistes aussi ont des torts. Étrangers à ce monde automobile, ils réalisent mal à quel point il est difficile pour les automobilistes de les voir. Et ils ne respectent pas tous scrupuleusement le Code de la route. Impatients, plusieurs deux-roues roulent de l'autre côté de la ligne jaune, zigzaguent dans les bouchons de circulation ou se glissent à quelques millimètres d'un capot, comptant sur les reprises de leur machine pour, tel un toréador, éviter le coup de cornes.

Peut-on espérer voir un jour cette cohabitation s'harmoniser? Il suffirait que les deux mondes cessent de s'ignorer. Pour ce faire, pourquoi ne pas imposer, lors de l'examen du permis de conduire, aux candidats automobilistes de monter derrière un moniteur pour faire un «tour de ville» en moto? Ils comprendraient alors peut-être mieux les problèmes inhérents à ce mode de locomotion. Et les futurs motocyclistes gagneraient en indulgence en roulant quelque temps en voiture et en observant leurs congénères. Après, reste à faire de même avec les cyclistes, les piétons, les amateurs de planche à roulettes et les utilisateurs de triporteur.

On se prépare pour la course

«Et puis, cette Lancia, elle est terminée?» Pas encore. Mais c'est pour bientôt, on peaufine les derniers détails. D'ailleurs, cette semaine, elle revêtira la livrée de course que vous avez choisie au terme d'un petit concours, l'hiver dernier. Hâte de vous la montrer.

Puisqu'il est question de course automobile, l'équipe de La Presse a aussi son propre projet que nous ferons découvrir sous peu sous la plume de notre collègue Pierre-Marc Durivage. Vous n'allez pas être déçus.