Il y a quelques semaines, certains constructeurs automobiles ont profité de la tenue du salon automobile de Los Angeles pour faire étalage de leurs recherches environnementales. L'objectif de ces «démonstrations de savoir-faire» n'était pas de charmer le visiteur, mais bien le tout-puissant California Air Resources Board (CARB), sans doute l'organisation la plus coriace en matière de protection de l'air que nous respirons.

Dans 10 ans, pour vendre des produits en Californie et dans 10 autres États des États-Unis, le parc d'un constructeur automobile devra compter 15,4% de véhicules n'émettant aucune émanation polluante. Alors, on roule dans toutes les directions et actuellement, l'hydrogène a la cote. Pourquoi cette solution plutôt que le tout électrique? Tout simplement, car à compter de 2017, les constructeurs ne seront plus en mesure de transférer une partie des crédits obtenus en Californie avec les ventes de véhicules électriques aux 10 autres États américains membres de cette coalition. Seul un transfert des crédits obtenus à la vente de véhicules animés d'une pile à combustible sera autorisé. Et ce, jusqu'en 2025.

Voilà qui explique pourquoi l'élaboration de la pile à combustible s'accélère et retient actuellement toute l'attention médiatique. Souhaitons qu'elle n'accapare pas également tous les dollars de la recherche.

Audi, BMW, General Motors, Honda, Hyundai, Mercedes-Benz et Toyota soutiennent qu'elles commercialiseront des véhicules dont l'embout d'échappement laisse échapper des gouttelettes d'eau d'ici 2020. Et pour tenir promesse, plusieurs constructeurs collaborent depuis quelques années déjà à la mise au point de cette technologie, mais aussi aux infrastructures nécessaires à son ravitaillement.

Au dernier salon de l'auto de Los Angeles, Audi a levé le voile sur son plus récent prototype d'une A7 Sportback alimentée à l'hydrogène. Selon les assertions de son constructeur, ce véhicule possède une autonomie de 500 km, développe 230 chevaux et propose toujours le système à rouage intégral Quattro grâce à l'ajout d'un moteur électrique monté à l'arrière.

De son côté, Toyota a présenté la Mirai, présentant, elle aussi, une autonomie de 500 km avec un plein d'hydrogène. Son ravitaillement ne prend pas plus de cinq minutes, selon les concepteurs de ce véhicule.

Tous les constructeurs engagés dans cette technologie se disent encouragés par la progression rapide de sa mise au point. Espérons seulement que ces recherches ne se font pas au détriment de celles sur la technologie tout électrique qui, comme en fait foi la Tesla Model S (voir notre banc d'essai), méritent d'être pleinement d'être poursuivies. L'automobile électrique ne mérite pas d'être tuée une troisième fois...

Veuillez prendre note qu'exceptionnellement, la prochaine publication du cahier Auto sera le samedi 27 décembre. D'ici là, il ne reste plus qu'à vous souhaiter, au nom de toute l'équipe du cahier Auto, de très joyeuses Fêtes.