Comment construire une voiture de compétition pour un peu moins de 20 000$? Voilà un défi que je n'ai malheureusement pas su relever aussi habilement que Nissan avec sa Coupe Micra. Après quelque 20 mois de préparation - de réparations surtout -, ma Lancia Scorpion que je destine aux épreuves Vintage sur les circuits canadiens et américains la saison prochaine - je sais, cela fait deux saisons que je le dis - vient d'emménager dans un tout nouvel atelier où TOUTES ses composantes mécaniques attendent impatiemment de se boulonner à sa caisse peinte d'un blanc immaculé.

Cette fois, c'est la bonne. Le danger de faire les frais de fournisseurs souvent indifférents sauf lorsqu'il s'agit d'être payé est totalement exclu. La voiture s'alignera sur une ligne de départ le printemps prochain, même si l'on ne va pas chômer au cours des six mois à venir.

L'assemblage du moteur est terminé, mais va-t-il réellement livrer toutes ses promesses? Combien d'autres (nouveaux) chevaux-vapeur galoperont aux côtés des 81 que cette mécanique développait d'origine? Et la boîte de vitesse? Sera-t-elle suffisamment rapide et précise pour garder le rythme de ce moteur censé atteindre entre 10 000 et 11 000 tours/minute? Et que dire du système de freinage? D'origine, il était pourri sur ce véhicule, notamment sur une surface détrempée. Tout en respectant l'esprit du règlement - très strict -, aurons-nous réalisé un petit miracle? Beaucoup d'interrogations, mais très peu de réponses. On est dans le noir.

Sur papier, c'est tout bon. Avec son moteur central, ses roues arrière motrices, l'équilibre presque parfaitement réparti entre l'avant et l'arrière et sa cage de sécurité qui ajoute une rigidité accrue, cette Lancia s'annonce redoutable sur des circuits tortueux. En revanche, sur les plus rapides, comme celui de Mont-Tremblant par exemple, cela risque d'être plus compliqué en raison des longues lignes droites. Mais ne présumons encore de rien. Il sera très certainement possible de vérifier certaines données sur un dynamomètre et de colliger aussi d'autres informations au cours de l'hiver, mais tant que cette auto de course n'aura pas posé ses roues sur une piste, impossible de connaître son niveau de compétitivité par rapport aux véhicules concurrents et encore moins son niveau global de fiabilité. C'est bien de prendre part aux courses, pour peu qu'on puisse rallier l'arrivée.

La première saison en sera, hélas, une d'apprentissage. Ce n'est pas un drame, on court pour le plaisir, non?

Timides, les Québécois?

Rolls-Royce vend peu de voitures, mais c'est voulu. Cette année, elle devrait en produire un peu plus de 4000. Un record largement attribuable à la Ghost présentée dans ces pages, mais aussi à sa déclinaison « sportive », la Wraith, un séduisant coupé Grand Tourisme. Selon Rolls-Royce Montréal, ces deux modèles figurent parmi les plus prisés de la clientèle québécoise qui, étrangement, ne se laisse pas aisément séduire par la personnalisation (voir notre onglet en marge de notre essai). En effet, si le propriétaire d'une Ghost consacre en moyenne 70 000 $ à sa personnalisation, les acheteurs québécois, eux, limitent ce poste de dépenses à 30 000 $. Depuis son ouverture en 2011, la concession montréalaise des « carrosses de Goodwood » a livré pas moins de 71 Rolls-Royce.