Injection directe, capteurs, caméras, turbocompresseurs, motorisations hybrides, nos autos se compliquent pour mieux progresser. Mais à quel prix?

Correcteur de stabilité électronique, témoin de surveillance des pneus, des angles morts, coupure automatique à l'arrêt des phares... Ce descriptif n'est pas celui d'une voiture haut de gamme, encore moins celui de la voiture de demain: désormais, la plupart des véhicules financièrement accessibles possèdent ou peuvent recevoir ces technologies. Cette abondance d'équipements rend nos voitures plus sûres, plus agréables, plus propres. Aussi, plus coûteuses à entretenir à long terme. Et quoi qu'en disent les constructeurs, ces équipements ne durent pas systématiquement durant toute la vie utile de la voiture.

En cas de bris, le remplacement d'un tel phare coûte jusqu'à cinq fois plus que celui d'un projecteur classique. Autre matériel exposé aux chocs, les rétroviseurs: entre un modèle électrique simple et son équivalent rabattable électriquement, la facture est couramment doublée. Et mieux vaut éviter de casser le rétroviseur avec répétiteur de clignotant intégré: la facture s'alourdit encore. Les superbes mais fragiles pare-chocs peints - aujourd'hui une règle plutôt qu'une exception - sont bien plus chers à réparer qu'une simple bande de caoutchouc noir ou qu'un butoir. Et que dire des jantes dont le pourtour s'égratigne aisément contre les trottoirs. Quand tous ces «progrès» participent à l'esthétique de la voiture, pas question de les laisser endommagés.

L'évolution technique apporte également son lot de dépenses d'entretien. Plus lourds, plus grands, les nouveaux modèles adoptent fréquemment des pneus et des disques de frein surdimensionnés, plus onéreux que ceux de leurs prédécesseurs. Combien croyez-vous qu'il vous en coûtera pour remplacer les pneus de 20 po? Et si climatisation rime aujourd'hui avec démocratisation, les représentants des concessionnaires se gardent bien de préciser qu'elle nécessite un entretien plus suivi qu'autrefois (remplacement du filtre à pollen, par exemple).

Quant à la bardée de capteurs électroniques qui tapissent toute voiture récente, ce sont autant de sources potentielles de pannes ou de dysfonctionnements. La sophistication ne mérite pas d'être rejetée pour autant. Mais elle a sa face cachée. Et vous ne la retrouverez pas dans les brochures publicitaires des constructeurs.

Et la bonne nouvelle?

Certes, le progrès amène son lot de dépenses sournoises ou inusitées. Mais quand il prend la forme de coussins gonflables, d'ABS ou de correcteur de stabilité électronique, il sauve des vies ou permet d'éviter des accidents ou à tout le moins d'atténuer leurs conséquences.

En renforçant l'endurance des voitures, le progrès autorise même certaines économies: il prolonge la vie des voitures. Aujourd'hui, 200 000 km, ce n'est rien. Le développement technologique a également permis d'espacer les entretiens. La durée de vie des bougies s'allonge, tout comme celles de fluides et des courroies. Mais le coût des révisions n'est pas moins cher pour autant. Même les interventions les plus simples - changer une ampoule, par exemple - peuvent tourner au cauchemar. En effet, certains véhicules nécessitent le démontage complet de la partie avant.

Comment? votre représentant ne vous l'avait pas indiqué au moment de l'achat?