Il y a tout juste un an, le Financial Times a établi que les prix des voitures de collection avaient augmenté en moyenne de 395% depuis 2002. Une hausse fort appréciable comparativement à celle enregistrée durant la même période dans d'autres secteurs comme les oeuvres d'art (195%), les grands vins (166%) et les montres de renom (76%). Longtemps étiquetée comme dépense, l'automobile est-elle en passe de devenir un investissement, voire une valeur refuge pour les investisseurs?

La question mérite - encore - d'être posée. D'ailleurs, un des plus beaux événements en la matière s'est déroulé l'été dernier à Pebble Beach, en Californie. La vente aux enchères d'une Ferrari 275 GTB/4 Spider 1967 au coût de 27,1 millions de dollars (seulement 10 unités ont été produites) laisse croire que ce marché représente un placement sûr. Il faut se méfier des effets de loupe: seulement un petit nombre de marques et de modèles assure sa prospérité.

En effet, en dehors de certaines Ferrari, le commerce de la voiture de collection n'est pas à l'abri des fluctuations. Cette année, par exemple, Aston Martin célèbre le 100e anniversaire de sa fondation. Conséquence, plusieurs de ses créations passées se sont appréciées aux yeux des amateurs, comme cette DB4GT 1961 carrossée par Bertone et vendue pour 4,8 millions. C'est un demi-million de plus que la somme encaissée lors de la vente - il y a trois ans - de la DB5 1964 vue aux mains de James Bond (alias Sean Connery) dans Goldfinger.

Lamborghini a également un événement à célébrer cette année: son 50e anniversaire. La marque au taureau furieux profite d'une certaine embellie auprès des collectionneurs, mais celle-ci touche presque essentiellement son modèle fétiche: la Miura. Sa version SV surtout, dont la valeur a plus que doublé au cours de la dernière décennie pour atteindre la «modique» somme de 1,3 million... Les 50 ans de la 911 de Porsche se monnaient bien cette année, pour peu que le moteur qui l'anime soit refroidi à l'air (avant 1998) ou, mieux encore, que sa carrosserie soit tatouée du sigle RS (2,7 ou 4,0).

À Pebble Beach, comme ailleurs, on trouve aussi des modèles plus abordables. Une Chevrolet Corvair Monza Coupe 1963 a été adjugée pour 15 125 $ alors qu'une Triumph TR61 976 a cette année trouvé preneur pour 31 350 $.

Avant de se procurer une automobile de collection, il faut un budget, et des connaissances. On ne peut pas acheter des Ferrari, des Dusenberg ou des McLaren comme des titres ou des actions. Ces derniers sont interchangeables, les autos, elles, sont uniques, et, de fait, ne sont pas d'égale valeur. Pour que l'achat d'une voiture soit «rentable», il faut connaître ce que l'on acquiert, et surtout quand et comment la revendre.

Pour ce faire, pourquoi ne pas commencer avec le site www.hagerty.com. Peut-être y apprendrez-vous, comme moi, que toutes les voitures ne méritent pas d'être collectionnées. Il s'agit alors plus d'un investissement par plaisir que d'une valeur refuge.