À Melbourne, hier, s'ouvrait la saison de Formule 1. Celle-ci s'annonce davantage relevée pour les pilotes et les écuries que les motoristes. Ces derniers peaufinent en effet déjà la mise au point de leur moteur V6 pour 1,6 litre suralimenté par turbocompresseur que leur impose le règlement 2014. Celui vise non seulement une réduction de la cylindrée, de la puissance, mais aussi de la consommation et, par conséquent, des émanations polluantes. En chiffres, cela veut dire que le coeur d'une Formule 1 battra moins vite, consommera 40% moins d'hydrocarbures et sera aussi toujours appuyé par un système de récupération d'énergie au freinage. Ce dernier verra sa puissance passer de 80 à 160 chevaux. En prime, le règlement impose un autre dispositif vert: la récupération d'énergie thermique à l'échappement.

Une véritable révolution qui va non seulement entraîner une réduction des coûts, mais aussi rapprocher les moteurs qui propulsent les monoplaces de Sebastian Vettel et Lewis Hamilton de ceux qui ronronnent sous le capot de nos véhicules. Du bonbon pour les motoristes, mais surtout une occasion fantastique pour un constructeur soucieux de faire la démonstration de son savoir-faire technique.

On sait d'ores et déjà que Renault, Mercedes et Ferrari se sont engagés à relever ce défi. D'autres, pendant ce temps, y songent. Plusieurs rumeurs font état de retour de certains constructeurs dans la plus prestigieuse arène du sport automobile mondial. C'est le cas notamment de Honda qui, dit-on, est séduit par le challenge posé par la Fédération internationale de l'automobile (FIA), mais aussi de Toyota et d'Audi. Ce dernier, raconte-t-on, est à la recherche d'un nouveau défi sportif.

Retour dans les puits?

Au cours des dernières années, BMW, Toyota et Honda se sont retirés de l'épreuve reine du sport mécanique mondial. Les raisons de leur désistement étaient, rappelons-nous, aussi nombreuses que variées: crise économique dans le secteur automobile pour les uns, priorité accordée à l'environnement pour les autres. Dans les faits, c'est surtout l'incapacité d'établir un lien entre leur investissement et le retour sur les ventes qui les a poussés vers la sortie. Cela était d'autant plus vrai si vous ne gagniez pas régulièrement, comme c'était le cas des trois constructeurs mentionnés plus haut. À quoi bon se faire humilier tous les week-ends devant des millions d'amateurs?

La nouvelle réglementation pourrait inviter certains constructeurs à retrouver le chemin des circuits. Non plus pour y diriger une écurie, mais plutôt pour agir à titre de motoriste. Si, par le passé, l'obtention d'un titre mondial n'était pas toujours aisée à exploiter pour un fabricant de moteurs, sans doute en sera-t-il autrement l'an prochain.