Pendant longtemps, la ligne de la carrosserie a eu préséance sur l'habitacle sur les tables à dessin des constructeurs automobiles. Ce n'est plus tout à fait le cas aujourd'hui.

Plus que jamais, l'auto est une oasis où l'on vit, où l'on communique, où l'on reçoit de l'information. Tout son design en est modifié et il continuera de se transformer pour répondre à de nouveaux besoins bien sûr, mais aussi pour s'adapter - c'est un tabou dans l'automobile - à une clientèle de plus en plus âgée. Voilà pourquoi les touches de commandes sont plus grosses.

Au cours des 20 dernières années, bien des choses ont changé à bord de nos véhicules. Tenez par exemple le cendrier. Autrefois, il figurait en bonne place dans le calepin de tous les essayeurs d'automobiles. Sa proximité dans l'environnement du conducteur avait autant d'importance que la commande des essuie-glaces. Est-il éclairé? Facile à vider? En retrouve-t-on également un à l'arrière?

De nos jours, on ne fume plus. On boit. D'où l'importance accordée encore tout récemment au porte-gobelet. Une véritable frénésie. Dans certains modèles, on retrouve davantage de petits réceptacles à boisson que de places assises. Et comme plusieurs cendriers autrefois, certains s'illuminent lorsqu'il fait nuit.

Des porte-gobelets, l'attention s'est déplacée sur la connectivité. Puis-je brancher mon iPod? Et mon portable, puis-je le relier à une fonction mains libres? Y a-t-il plusieurs prises? Y en a-t-il à l'arrière?

Un environnement différent

Nos rapports avec l'automobile changent. Nos exigences aussi.

Aujourd'hui, l'autoradio s'éclate de nouvelles fonctions, les GPS se multiplient et la jante du volant s'épaissit pour offrir une meilleure prise ou pour dissimuler un élément chauffant - comme les sièges - pour ceux qui conduisent sans gants.

Désormais, les occupants des places avant peuvent réguler séparément la température de leur coin d'habitacle. Sur les autos les plus chères, ce privilège est aussi accordé aux passagers à l'arrière. Tout le monde a droit à son contrôle.

L'habillage intérieur comporte de plus en plus de zones au toucher agréable. L'accoudoir imbriqué dans les portières, le revêtement supérieur du tableau de bord ou encore l'appuie-bras central font sont douillets.

En fait, tout ce que voient ou touchent les occupants à bord fait l'objet d'attention. Les vis autrefois apparentes sont recouvertes, quand elles ne disparaissent pas entièrement au profit d'agrafes ou d'adhésif.

Le concept du bloc d'instrumentation est aussi dépassé. Celui-ci ne transmet plus forcément des informations visuelles à l'automobiliste. Parfois, il campe au beau milieu du tableau de bord pour faire profiter les autres passagers de sa science. À l'occasion, l'information se chevauche grâce au procédé d'affichage tête haute (head-up display). Ce système ne se substitue pas aux compteurs classiques, mais projette sur le pare-brise une sorte d'hologramme suspendu au-dessus du capot.

La même logique de dualité a présidé à la création des MIME, I-Drive et autres «Command» des voitures de luxe qui, à l'aide de touches ou de commandes rotatives, centralisent plusieurs fonctions telles la climatisation et la radio.

On ne communique plus la même information non plus. Par exemple, le retour en force des moteurs suralimentés par turbocompresseur n'a pas entraîné le retour systématique de la jauge de suralimentation qui permettait autrefois de visualiser la poussée de cet appendice mécanique.

Mais cette lente évolution du tableau de bord n'est pas encore venue à bout de tous les anachronismes. Même les modèles les plus modestement motorisés sont pourvus de compteurs gradués parfois jusqu'à 240 km/h.

Autre tabou: le compte-tours, dont l'utilité apparaît plus que discutable au regard du type de conduite qu'engendre l'extrême souplesse des moteurs modernes. Superflu, le compte-tours du XXIe siècle est du genre lilliputien, guère plus large que la jauge de carburant.

À quand un verre grossissant? On vieillit, vous savez!