Comment éviter de vider les bars et d'engorger le système judiciaire tout en diminuant le nombre d'accidents mortels causés par l'alcool au volant? Voilà la mission que Sam Hammad, ministre des Transports du Québec, avait la responsabilité de réussir. On le devine, aux yeux des parents des victimes de ces criminels de la route, il a échoué. Le Québec demeure toujours l'une des seules provinces canadiennes où un taux d'alcoolémie de 80 mg par 100 ml (0,08) de sang est toléré. Société distincte, quand tu nous tiens! On a du mal à comprendre pourquoi: l'implantation d'une limite légale plus basse aurait permis de diminuer de 45 le nombre de morts sur nos routes chaque année. Pourtant, Sam Hammad y renonce sous prétexte que «la sensibilité n'est pas là pour le moment chez les Québécois». Est-ce la nôtre? La sienne? Ou plutôt celle des restaurateurs et des partis de l'opposition? À ce stade-ci, cela importe peu.

Le ministre des Transports du Québec a l'art du compromis, cependant. Plutôt que de baisser la limite légale, son gouvernement saupoudre quelque 2 millions de dollars supplémentaires en trois ans pour augmenter les barrages routiers et sensibiliser les conducteurs dont l'alcoolémie se situe entre 0,05 et 0,08. Il modifie aussi la loi pour tripler la durée de la confiscation du véhicule d'un récidiviste (de 30 à 90 jours) et force toute personne déclarée coupable d'une troisième infraction en 10 ans de munir son véhicule d'un antidémarreur éthylométrique.

Oublions un moment les amendements du ministre et concentrons-nous plutôt sur cet antidémarreur éthylométrique. Pourquoi l'industrie automobile n'équiperait-elle pas systématiquement l'ensemble de sa production d'un pareil dispositif? L'industrie automobile n'a-t-elle pas déjà à coeur votre confort et votre sécurité? N'a-t-elle pas conçu au cours des dernières années une multitude d'équipements pour vous éviter, par exemple, d'enfoncer le parechoc de la voiture qui vous précède, de changer de voie par inadvertance, de détecter la présence d'êtres vivants lorsqu'il fait nuit noire? Pourtant, aucune mesure gouvernementale n'a forcé l'implantation de ces dispositifs à bord de nos véhicules. Alors, pourquoi ne pas offrir cet antidémarreur éthylométrique de série, nos routes n'en seraient que plus sûres à moyen et long terme. Après tout, même les récidivistes changent de voiture.

Bien entendu, certains consommateurs argumenteront que cet antidémarreur leur sera inutile. Peut-être bien, mais n'y a-t-il pas déjà à bord de nos véhicules beaucoup de ces accessoires que vous n'utiliserez jamais ou encore dont vous ignorez tout simplement l'existence? D'autres ne manqueront pas de rappeler que ce système est coûteux, mais une production en grande série ne permettrait-elle pas d'éviter cela?

Selon plusieurs constructeurs, le coût moyen d'un antidémarreur éthylométrique ajouterait environ 500$ au coût d'un véhicule. Il pourrait même être offert en seconde monte pour un prix à peu près équivalent. Guère plus encombrant qu'un téléphone portable, cet antidémarreur disposerait d'un embout dans lequel le conducteur souffle, comme dans un éthylotest classique, après avoir retiré le capuchon protecteur. Un émetteur radio installé dans l'appareil envoie le résultat à l'unité de gestion électronique de la voiture. Si le taux d'alcoolémie constaté est supérieur au seuil légal, un verrouillage automatique se déclenche et le démarrage devient impossible. Une excellete idée cadeau, vous ne trouvez pas?

Photo archives La Presse

NOUVEAUTÉS

L'industrie automobile célèbre la nouvelle année avant l'heure. En effet, cette semaine, Ford et GM convient la presse spécialisée à découvrir avant l'heure les principales nouveautés du salon de Detroit qui se déroulera le mois prochain. De son côté, Nissan nous propose de prendre le volant de sa nouvelle fourgonnette Quest.

PNEUS D'HIVER

Petit rappel amical. Vous avez jusqu'à mercredi pour chausser votre véhicule de pneus d'hiver.

HONNEURS

Notre collègue et doyen de la confrérie automobile, Jacques Duval, sera intronisé au Temple de la renommée du sport automobile canadien le printemps prochain. Toutes nos félicitations!

Photo fournie par Nissan

La Nissan Quest 2011.

Photo André Pichette, La Presse

Jacques Duval.