Il suffit de fureter quelques minutes sur le site internet de Transports Canada pour mesurer les progrès accomplis dans le but de réduire la consommation et les émissions polluantes des véhicules.

En effet, ce site gouvernemental permet de comparer rapidement et efficacement les cotes de consommation des 15 dernières années. Les résultats sont étonnants. Tenez, par exemple, la Mustang GT 1995. Celle-ci était motorisée à l'époque par un V8 5 litres de 215 chevaux et consommait 14,4 L/100 km en ville et 8,8 L/100 km sur route. Identique, la cylindrée de la Mustang GT 2011 fait pourtant galoper 412 chevaux pour une consommation de 12,2 L/100 km en ville et 7,6 L/100 km sur l'autoroute. Plus de puissance et une meilleure économie. Et la Mustang n'est pas la seule à réaliser cet exploit. L'ensemble de la production automobile peut s'enorgueillir de faire de même. Et parfois même mieux, selon les solutions techniques avancées.

Chose certaine, ces comparaisons entre hier et aujourd'hui démontrent hors de tout doute que le moteur à essence a su évoluer et que le potentiel de gains demeure encore très important. Selon plusieurs motoristes, un objectif de près de 40% d'économies semble à portée de main en combinant plusieurs solutions techniques présentant un surcoût limité.

Selon les concepteurs de la Mustang 2011, l'adoption d'un dispositif de calage variable des soupapes est en grande partie responsable des gains enregistrés au cours de la dernière année. On a optimisé la combustion quelles que soient les plages d'utilisation et ce dispositif garantit un meilleur remplissage des cylindres en air frais.

Les motoristes de Ford (et les autres aussi) peuvent aller plus loin encore. La première piste est l'interruption du moteur lorsque le véhicule est à l'arrêt. Cette idée simple est désormais réalisable avec un système combinant l'alternateur et le démarreur ou avec un simple démarreur renforcé. Plus le véhicule circule à basse vitesse dans les embouteillages, plus le gain de consommation est important. Il est compris entre 8 et 12%. Si la Mustang 2011 en était équipée, sa consommation urbaine basculerait alors aisément sous les 11 litres aux 100 kilomètres.

Moins spectaculaire, mais efficace, la réduction des frottements et de la consommation des accessoires aurait également dégagé des gains substantiels. Elle aurait été d'environ 3% grâce à une gestion électronique de la thermique du moteur, à l'entraînement électrique du compresseur de climatisation et au débrayage de l'alternateur.

La tête dans le piston

Chose certaine, les motoristes gardent donc «la tête dans le piston». Il reste à trouver le meilleur compromis entre efficacité, conditions d'industrialisation, coût et fiabilité. À ce jeu, chaque constructeur joue sa propre partition. Toutefois, si les stratégies commerciales diffèrent, les axes de recherche sur le thermique vont dans le même sens. Plus que l'augmentation de la puissance ou des performances, le leitmotiv est l'amélioration des rendements et, pour atteindre cet objectif, il importe de réduire les frottements internes du moteur. Rappelons pour mémoire que le frottement, c'est de l'énergie perdue qui se transforme en chaleur tout aussi perdue. En travaillant sur le dessin des culasses, les lubrifiants ou les matériaux, on peut alléger les contraintes mécaniques. L'élimination des frottements ne suffit toutefois pas à conserver les performances. C'est pourquoi les constructeurs généralisent cette année plus que jamais les turbos, de façon à compenser la diminution de la cylindrée et à augmenter la pression à l'intérieur de la chambre.

Dans cette course qui consiste à diminuer un par un les grammes de CO2, le travail intensif sur les moteurs s'accompagne aussi de recherches sur les autres composants de la voiture. L'aérodynamique, la récupération de chaleur à l'échappement font des progrès constants, tout comme la réduction des masses, la gestion thermique des fluides ou l'évolution ou la diversification des carburants. Mais pas d'erreur. Tous ces développements sont coûteux, mais l'automobiliste n'aura cependant pas à creuser ses poches aussi profondément que s'il s'agissait d'acquérir un véhicule à motorisation hybride ou entièrement électrique.

Photo fournie par Ford

Le moteur de la Mustang GT 2011 fait galoper 412 chevaux pour une consommation réduite à 12,2 L/100 km en ville et 7,6 L/100 km sur l'autoroute.

À VOS MARQUES

La direction de Chrysler du Canada confirme que la Fiat 500 posera ses roues au pays sous peu. Les concessionnaires de la marque américaine seront autorisés dans quelques semaines à prendre les commandes de la petite italienne qui se déclinera en trois versions: Sport, Pop et Lounge. La version cabriolet de ce modèle entreprendra, quant à elle, sa carrière canadienne au printemps 2011. Aucun prix n'a encore été annoncé.

Photo fournie par Chrysler

La Fiat 500 arrive!