L'abondance de choix, c'est le supplice des hésitants, pensez-vous? Voici la preuve du contraire. Sur l'échiquier automobile québécois, on trouve pas moins de 280 modèles qui, à leur tour, se déclinent en 900 versions. Avez-vous besoin d'autant de choix? Sans doute pas. Le consommateur d'ici (et d'ailleurs) achète toujours sensiblement le même modèle que son voisin...

À quelques exceptions près, on achète ce qu'on voit, en quantité, sur nos routes. L'année dernière, 391 053 véhicules neufs ont trouvé preneur au Québec. Et seulement 54 modèles se sont partagé près de 74% (287 527 unités) des ventes. En dehors des Honda Civic, des Mazda3 (19 935), des Toyota Corolla (18 170) et autres Ford Série F (14 285), il y a 50 autres modèles qui connaissent une diffusion supérieure à 2000 unités par année au Québec.

 

Revenons à l'offre initiale de 280 modèles. Parmi eux, 106 sont diffusés à moins de 200 unités. C'est donc dire qu'il reste 120 modèles dont le volume de vente se situe entre 200 et 2000 unités par année au Québec. Précision utile, on ne compte pas ici les Ferrari, Aston Martin, Lamborghini et autres exotiques du genre.

 

Avez-vous besoin de tant de choix? Et les constructeurs ont-ils réellement les moyens d'inscrire une représentante dans chacune des catégories et sous-catégories du marché? Avez-vous déjà vu une Suzuki Equator (87 unités)? Une Honda Insight (170 unités)? Une Kia Amanti (41 unités)?

 

Pourquoi nous en offre-t-on 280, alors? D'une part, pour répondre aux besoins individualistes des consommateurs et, d'autre part, pour forcer la demande, dit-on chez les constructeurs.

 

Dans les dernières années, les constructeurs s'ingénient à mélanger les genres et à croiser les identités. À une certaine époque, la vie était simple, et l'univers automobile rangé par ordre croissant, des sous-compactes aux grandes intermédiaires, avec les sportives, les 4x4 et les familiales pour seules fantaisies. Les envies automobiles suivaient donc une ligne ascendante: qui voulait changer de voiture visait automatiquement un modèle un cran au-dessus, au gré de son évolution familiale ou sociale.

 

 

Mais depuis, les concepteurs ont brouillé les cartes. Il y a des petites très coûteuses (Mini Cooper), du haut de gamme (Mercedes Classe B) pour moins de 30 000$ et des positions de conduite élevées chez les compactes. On trouve aussi de fausses familiales qui ne peuvent pas contenir une valise de plus que les berlines dont elles dérivent. Il y a même des mariages contre nature qui donnent parfois de jolis fruits: des utilitaires à roues avant motrices incapables de grimper aux arbres (Hyundai Tucson), des métissages entre utilitaires et fourgonnettes (Ford Flex), des coupés qui se prennent pour des berlines (Mazda RX-8) ou l'inverse (Volkswagen Passat CC). Et il y a aussi des cabriolets avec toit rigide. Du coup, vous vous étourdissez, vos désirs s'entrechoquent, se contredisent. Mais vous revenez inlassablement aux valeurs sûres puisque vous achetez majoritairement les mêmes véhicules. Pas vrai?

 

Et Hydro dans tout ça?

 

Tesla signe des ententes avec Mercedes, puis récemment Toyota, au sujet de la conception du véhicule tout électrique. Et Hydro-Québec et les travaux de sa filiale TM4? N'y a-t-il que Tata Motors qui soit intéressé?

 

Ma Ur-Quattro...

 

Un turbocompresseur gros comme ça, un collecteur d'admission vampirique, une gestion moteur des plus modernes, un bloc cinq cylindres 20 soupapes de 2,2 litres complètement refaçonné et une direction à démultiplication plus rapide, voilà l'essentiel des transformations qui seront apportées à ma Ur-Quattro cette semaine. Une vidéo de cette transformation extrême suivra dans quelques jours. À voir sur www.monvolant.ca

Photo fournie par Mazda

La Mazda RX-8 est un exemple de mélange de genres. Le coupé sport prend des airs de berline avec sa banquette arrière.