Avant de proposer son véhicule électrique, la Leaf, aux Canadiens, Nissan invite le gouvernement de Stephen Harper à mettre de l'argent sur la table pour venir en aide aux consommateurs qui souhaitent se la procurer. Voilà en substance le message qu'a lancé Carlos Tavares, premier vice-président de Nissan, lors de son passage au salon automobile de New York la semaine dernière.

Sans menacer de retarder pour autant la commercialisation de la Leaf prévue pour le printemps 2011, Carlos Tavares rappelle toutefois que «nous irons là où est la demande». L'absence de programmes incitatifs au Canada incite le constructeur japonais à s'interroger sur la pertinence d'offrir cette berline qu'il qualifie de «solution finale pour la mobilité durable».

 

«Nous nous attendons à ce que le gouvernement du Canada offre la même déduction fiscale aux consommateurs que celle offerte par d'autres grands pays industrialisés, soit environ 7500$», souhaite le responsable de Nissan. Qu'en dit Ottawa?

 

Aux États-Unis, Nissan annonce qu'il en coûtera 32 995$ pour s'offrir la Leaf. Une somme purement symbolique. En tenant compte des subventions auxquelles cette Nissan est admissible au sud de notre frontière, la Leaf coûtera moins de 21 000$ en Californie (1).

 

Il n'y a pas que le pays d'Obama qui casse sa tirelire. D'autres pays comme le Japon, la France et la Belgique ont également sorti leur carnet de chèques pour favoriser l'acceptation de cette voiture par le public.

 

 

Sans le soutien des pouvoirs publics, le véhicule tout électrique ne démarrera pas. Pour que le véhicule électrique cesse d'être marginalisé, soutient Carlos Tavares, il doit devenir un produit de masse afin d'en abaisser le prix à l'achat. Or, pour stimuler la demande, il faut inciter financièrement les consommateurs à se tourner vers ces véhicules, faute de quoi le prix à payer pour se l'offrir n'incitera pas vraiment à carburer aux ions et, du coup, à assainir l'environnement.

 

Jugeant que la pression de l'opinion publique est devenue réelle, appelant des transformations profondes dans la mobilité individuelle, Carlos Tavares soutient qu'il faut stimuler la demande en incitant les conducteurs à se tourner vers le tout électrique afin de garantir aux industriels des débouchés commerciaux. «Nous devons obtenir des aides financières afin de nous lancer rapidement dans une production en nombre suffisant sans attendre la rentabilité, qui ne peut venir que de la production de masse.» Le vice-président exécutif de Nissan estime qu'il faudra de trois à cinq ans avant que cet objectif ne soit atteint. Au terme de cette période, les aides gouvernementales ne seront plus nécessaires, croit Carlos Tavares, «puisque le volume de production nous permettra de réduire le coût de revient».

 

Mais là n'est pas le seul obstacle auquel risque de se heurter Nissan et les partisans du tout électrique du pays. Car en plus des incitatifs financiers, le pays tout entier doit également plancher sur les solutions visant à démocratiser ces véhicules d'un genre nouveau. C'est bien de se les offrir, mais encore faut-il bénéficier des infrastructures nécessaires à leur recharge.

 

Elle crève l'écran

 

Nous vous invitons à visionner notre dernière vidéo portant sur la très exclusive Aston Martin Rapide. Seulement quatre unités de ce modèle seront offertes au Québec cette année. Propulsée par un moteur V12 de 6 litres, cette berline cinq portes invite son futur propriétaire à la «définir» en faisant des choix cornéliens parmi les innombrables variétés de cuir et de bois, sans compter la multitude de teintes de carrosserie différentes! «Beaucoup de clients prennent plaisir à faire des choix personnels chaque fois que c'est possible», explique Joel Segal, unique concessionnaire de la marque au Québec.

 

(1) Ce total est basé sur la subvention de 7500$ accordée par Washington à laquelle s'ajoute une autre, de 5000$, versée par l'État de la Californie.

Photos Reuters

L'absence de programmes incitatifs au Canada incite Nissan à s'interroger sur la pertinence d'y offrir sa Leaf.