L'industrie s'accorde pour dire que le moteur électrique est le moyen le plus prometteur de réduire l'impact de la voiture sur l'environnement. Mais la voiture électrique accessible à tous, pratique, efficace et à prix raisonnable n'existe pas encore. D'ici là, comment tirer le maximum de chaque litre d'essence? Voici les solutions avancées par BMW dans le cadre de son programme Efficient Dynamics.

Efficient Dynamics. À première vue, l'usage que fait BMW de son label écologique peut paraître pompeux, dans la mesure où on ne le retrouve que sur des produits qui n'ont rien à voir avec la technologie hybride et encore moins avec l'hydrogène, solution défendue et privilégiée par le constructeur munichois. Marketing environnemental alors? "Pas du tout", répliquent les responsables de ce programme, qui s'empressent d'ajouter que ce label englobe un contenu technologique plus costaud qu'il n'y paraît.

 

Costaud peut-être, mais assurément très subtil dans la mesure où ce programme touche à une constellation de petites améliorations qui, une fois additionnées, abaissent de manière significative la consommation et la pollution. Et ça marche. L'an dernier, c'est BMW qui a obtenu le meilleur pointage en matière de "baisse significative du taux moyen d'émissions", avec une diminution de 5,3 grammes par kilomètre. Une conséquence directe de son programme Efficient Dynamics.

 

Aussi encourageante soit-elle, cette victoire ne porte que sur une seule bataille et que sur une seule année. C'est pourquoi les recherches se poursuivent et que BMW engage, comme d'autres, des moyens financiers et humains considérables dans la recherche d'une mobilité durable.

 

Interventions ciblées

 

Abaisser les émissions de CO2 n'est toutefois pas si simple. Pour gagner quelques grammes à peine, on doit faire une série d'interventions ciblées. Le travail touche d'abord l'extérieur de la voiture. Pour améliorer la traînée aérodynamique, la calandre se referme, le châssis s'abaisse, le dessous reçoit un carénage; les jantes sont moins aérées ou se masquent totalement. Les pneumatiques sont choisis pour leur faible résistance au roulement et non pour leur adhérence ou leur esthétique. Une réduction de 10% du coefficient de traînée aérodynamique (Cx) entraîne une diminution de près de 3% de la consommation en carburant. Selon les "aérodynamiciens" de BMW, des gains sont encore possibles, notamment au niveau des roues et du dessous du véhicule.

 

Même si l'aérodynamique demeure un axe prioritaire dans la mise au point des véhicules modernes, il n'en demeure pas moins vrai que les gains les plus spectaculaires viennent de la partie mécanique: des modifications au moteur, notamment en intégrant un dispositif de calage des soupapes, en optimisant l'injection ou en allongeant les rapports de la boîte de vitesses.

 

BMW connaît le refrain, mais n'entend pas forcément jouer les mêmes notes que ses concurrents. "Ici, martèlent les responsables du programme, la protection de l'environnement ne doit pas exclure le plaisir de la conduite." Pour conjuguer ces deux notions considérées contradictoires par plusieurs, BMW enrobe ses moteurs de matériaux légers, régule intelligemment les efforts de l'alternateur qui les accompagne, jumelle la direction et la pompe à eau de certains de ses véhicules à une assistance électrique peu énergivore, débranche le compresseur de la climatisation si ses services ne sont pas requis, récupère de l'énergie au freinage et offre même un dispositif d'arrêt automatique à l'arrêt (Stop&Start ou Stop&Go, selon la traduction que l'on en fait).

 

Hélas, toutes ces technologies ne sont pas appliquées à tous les produits BMW, ni sur l'ensemble des marchés où le constructeur bavarois a pignon sur rue. "Une question de temps", estiment nos interlocuteurs de la firme bavaroise, qui rappellent que "l'intégration de nouvelles technologies ne se fait pas du jour au lendemain et oblige pratiquement à homologuer de nouveau le véhicule".

 

Voilà pourquoi, cet automne, BMW profitera de la sortie de la 5GT pour inaugurer sa nouvelle boîte automatique à huit vitesses qui, comparée à l'actuelle six rapports, entraîne une réduction de la consommation de carburant de 6%. De petits gains en apparence mais, au bout du compte, une planète qui tousse moins.

Photo Éric LeFrançois, collaboration spéciale, La Presse

BMW estime que des progrès au chapitre de l'aérodynamisme demeurent possibles même si les gains seront moins spectaculaires que ceux enregistrés entre la création de ce roadster 328 en 1936 (Cx: 0,70) et celle de la nouvelle Z4 2010 (Cx: 0,34).