Audi, c'est une histoire compliquée. Très compliquée. Cette marque allemande, aujourd'hui sous contrôle du groupe Volkswagen après avoir été un temps dans le giron de Daimler (Mercedes), célèbre pourtant ses 100 ans, jeudi. Parcours d'une entreprise au destin singulier qui rejoint le cercle des marques automobiles centenaires, qui compte notamment Peugeot, Daimler, Renault, Opel, Cadillac, Buick, Ford, Rolls-Royce et Skoda.

August Horch, son fondateur, peut reposer en paix. Cet ingénieur a fait son apprentissage chez Carl Benz avant de fonder, en 1899, sa propre entreprise (Horch Automobilewerke GmbH), de laquelle il sera évincé 10 ans plus tard en raison "de divergences d'opinions avec son conseil d'administration". Un mois plus tard, il fonde une autre entreprise (August Horch Automobilewerke GmbH Zwickau), mais une décision judiciaire l'oblige à changer de nom. Il choisit alors de remplacer son nom, Horch, par la traduction latine de celui-ci. Audi est née avec pour sigle un triangle inversé sur lequel est grimpé le numéro 1. Il faudra attendre encore plusieurs années avant que les quatre anneaux, hiéroglyphe actuel de la marque, apparaissent sur la calandre des Audi.

 

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Audi signe quelques victoires en compétition pour asseoir sa nouvelle réputation, mais la guerre éclate et la marque allemande passe à la production de grenades et petits lance-mines... Audi reprend ses activités aussitôt après la guerre, mais en cette période de politique intérieure trouble et de sévère concurrence étrangère, la marque est acculée à la faillite et un autre constructeur, DKW, la reprend avant de plier, à son tour, les genoux au sortir de la crise économique. DKW n'était pas le seul. Wanderer, un autre constructeur, et Horch étaient, eux aussi, menacés de disparition.

 

Sous l'impulsion des banques qui, par tous les moyens, cherchaient à diminuer les subventions réclamées par ce secteur industriel, Horch, Audi, Wanderer et DKW ont été regroupés pour devenir Auto Union AG. Quatre marques dont le symbole commercial se traduit par quatre anneaux. Un logo qui orne toujours les calandres des Audi actuelles.

La Seconde Guerre mondiale éclate. Une fois de plus, les succès sportifs et les nombreux records de vitesse remportés par cette nouvelle entité automobile (membre des Flèches d'argent avec Daimler) tombent dans l'oubli. À la fin de la guerre, il ne reste plus rien. Les usines sont pillées et l'entreprise, ou ce qu'il en reste, a été radiée du registre du commerce.

 

Bénéficiant du plan Marshall, l'entreprise renaît de ses cendres et les sites de production de Düsseldorf et d'Ingolstadt redémarrent en 1949. Dans la plupart des cas, la production est basée sur des modèles testés ou planifiés avant la guerre. Mais en 1958, l'entreprise change de nouveau de propriétaire et passe aux mains de Daimler-Benz. Le mariage ne durera pas. Fin 1964, Volkswagen lui fait les yeux doux et lui passe, à son tour, la bague au doigt. Le groupe de Wolfsburg a su en faire un complément utile de sa gamme en la jumelant à une autre de ses acquisitions: NSU. Cette dernière disparaîtra par la suite du paysage, laissant comme seul héritage son moteur rotatif dont les brevets sont aujourd'hui détenus par Mazda.

 

 

 

 

Photo Audi

L'histoire de la marque Audi a été fortement influencée par les circonstances qui ont entouré les deux guerres mondiales en Europe.

C'est sous l'impulsion de Ferdinand Piëch, petit-fils de Ferdinand Porsche, que la firme aux anneaux a pris son essor. En compétition d'abord, avec le lancement du coupé Quattro en rallyes et ses victoires au Mans avec des sports-prototypes équipés de moteurs diesel, puis ses avancées dans le domaine aérodynamique (5000), de sécurité passive (système de sécurité Procon-ten) et de la qualité d'assemblage, d'où son slogan Vorsprung durch Technik (le progrès par la technique).

 

Aujourd'hui, Audi veille aux destinées de Lamborghini et est parvenue à immatriculer plus d'un million de véhicules neufs l'an dernier. Voilà une autre occasion de fêter cette histoire, compliquée peut-être, mais une belle histoire quand même.

Photo Audi