Pour ceux qui reviendraient d'un voyage interplanétaire, détaillons ce qu'est un véhicule hybride: un moteur thermique, un moteur électrique et des batteries.

Chez nous, c'est la Toyota Prius qui demeure le véhicule de ce style le plus connu. Mais il y en a d'autres, dont les deux Honda qui s'affrontent en pages 8 et 9.

Une voiture hybride combine un moteur électrique couplé à un autre à essence qui prend, dans sa forme la plus évoluée, le relais au-dessus d'une vitesse donnée (30, 40, 70 km/h). Silencieuse au démarrage et à faible vitesse, la motorisation hybride consomme peu et se révèle parfaitement adaptée à une conduite en milieu urbain. En revanche, dès que pointe l'autoroute, ses avantages sont moins évidents: un véhicule hybride consomme à peu près autant qu'un véhicule à essence de catégorie inférieure...

Toutefois, comme les dispositifs à rouage intégral (quatre roues motrices), tous les hybrides ne naissent pas égaux. L'Insight, par exemple, adopte un système parallèle, c'est-à-dire que la motorisation électrique vient en complément en cas de besoin et les batteries se rechargent pendant les décélérations et freinages. La Prius, de son côté, exploite un système de série et parallèle.

Dans l'hybridation parallèle, il s'agit d'une chaîne de transmission classique, à laquelle un moteur électrique de faible puissance a été ajouté. Le taux d'hybridation compris entre 10 et 20% reste donc proche d'un véhicule à essence conventionnel. À l'aide de ce système, il est possible de mettre en veille le moteur thermique à l'arrêt ainsi que de récupérer de l'énergie au freinage. Enfin, pleinement chargé, le moteur électrique suralimente en quelque sorte le moteur thermique pendant les phases d'accélération, d'où la possibilité de réduire la cylindrée du moteur.

L'hybridation de série et parallèle, comme la Prius, offre toutes les caractéristiques précédentes et en ajoute une supplémentaire avec le fonctionnement du véhicule dans un mode électrique pur dit mode ZEV (Zero Emission Vehicle).

Cela dit, la voiture hybride n'est qu'un perfectionnement de l'automobile classique et ne va pas régler les problèmes climatiques à elle seule. Elle concilie les avantages de la voiture électrique en zone urbaine et la polyvalence du moteur thermique pour de plus longues distances.

Bref, on prend le meilleur des deux mondes, mais cela ne suffit pas toujours à donner des résultats.

 

Si un véhicule hybride consomme et pollue moins, il faut adopter une conduite plus écologique pour égaler et même améliorer les cotes de consommation affichées par les constructeurs. Seriez-vous en mesure de le faire sans les multiples dispositifs qui farcissent l'habitacle d'un hybride? Sans doute pas. Dès lors, pourquoi, face aux défis écoénergétiques actuels, les constructeurs limitent-ils la disponibilité de ces «aides à la consommation» aux seuls hybrides? Et pourquoi attendons-nous de prendre le volant d'un véhicule hybride pour modifier nos comportements?

Optimiser le rendement

Des équipements existent aujourd'hui sur de nombreux véhicules pour optimiser le rendement des moteurs (pompes d'injection électronique à haute pression, systèmes de suralimentation, arrêt du moteur du véhicule immobilisé...). Mais d'autres dispositifs s'appliquent aux conducteurs pour favoriser une adaptation des comportements: régulateurs et limiteurs de vitesse, compteurs de consommation instantanée.

En Europe, notamment, les initiatives des constructeurs sont multiples. On peut citer celle de Fiat quis'est rapprochée de Microsoft pour mettre au point EcoDrive. Ce système se compose d'une clé USB et d'un logiciel. Le conducteur insère la clé informatique dans la prise spécifique de son véhicule pendant la conduite et enregistre ainsi les données relatives à la consommation de la voiture pendant le trajet. Ensuite, en téléchargeant ces données dans le logiciel sous Windows, il peut visualiser les courbes d'émission de CO2 et de consommation énergétique. Des conseils pour une conduite plus économique lui sont alors prodigués par le programme informatique.

Outre le dispositif de désactivation des cylindres proposé sur quelques grosses cylindrées, pourquoi ne pas retenir pour l'ensemble du parc automobile celui qui met le moteur en veille après quelques secondes d'immobilisation (oui, comme sur un hybride), et le relance dès que la pédale de frein est relâchée ou celle de l'embrayage sollicitée? Plusieurs constructeurs évaluent en moyenne à 17% l'économie de carburant réalisée dans les embouteillages et à 8% en milieu urbain.

La maîtrise de la consommation passe le plus souvent par une série de comportements quotidiens qui, avec le temps, ont des résultats significatifs. La surconsommation en ville peut atteindre 45% sur le premier kilomètre, 25% sur le second et la pollution aussi augmente sensiblement car les catalyseurs ne fonctionnent pas de manière optimale à froid.

Pour autant, rien ne sert de laisser tourner un moteur au ralenti pour le faire monter en température. Mieux vaut rouler à basse vitesse aussitôt après le démarrage pour laisser s'opérer la lubrification du moteur et passer les rapports de vitesse rapidement (avec une boîte manuelle) pour se retrouver le plus rapidement possible sur le rapport le plus élevé. Il est également nécessaire de surveiller la climatisation qui, sur une année, peut entraîner une hausse de 5% de la consommation de carburant. Et surtout, gardez à l'esprit l'incidence de la vitesse sur la consommation. En pratique, on peut considérer qu'à partir de 100 km/h, chaque augmentation d'un kilomètre/heure exige au moins 1% d'essence en plus. À noter qu'une conduite agressive peut faire grimper la consommation de carburant de 5 à 40% et les émissions de CO2 d'autant. Des gestes simples suffisent et nul besoin de prendre livraison d'un hybride pour les appliquer.