Avec les politiciens, le pire est toujours à craindre. Tenez Gérald Tremblay par exemple. En confirmant, la semaine dernière, son intention de taxer les propriétaires de véhicules sur son territoire, le maire de Montréal ajoute: «Je fais ce geste dans l'intérêt des automobilistes, mais également dans celui des utilisateurs des transports en commun.» Le fait-il aussi dans l'intérêt économique des automobilistes montréalais qui déjà paient trop cher en temps et en argent?

On ne reviendra pas sur les embouteillages. Toutefois, en entendant le maire dire: «On dit aux automobilistes: vous voulez utiliser votre voiture? Ça va vous coûter un peu plus cher, mais il y aura moins de congestion», on ne sait si l'on doit en rire ou en pleurer. Qu'est-ce que «moins de congestion» veut dire? Le maire peut-il quantifier cette affirmation? Devons-nous comprendre que nous demeurerons emprisonnés sur le Métropolitain une heure plutôt que deux? Que nos ballades du dimanche sur Décarie ne ressembleront plus à des lundis? Que le démantèlement prochain de l'échangeur Turcot n'aura aucune conséquence?

Ensuite, pour M. Tremblay, qu'est-ce que représente «un peu plus cher» ? Ne contribuons-nous pas déjà à un droit additionnel de 30$ à Montréal et ailleurs (1) aux transports en commun depuis déjà (trop) d'années sans que celui-ci n'ait véritablement gagné en efficacité, en fiabilité et en sécurité?

On sait très bien qu'il n'est pas responsable, mais faut-il rappeler au maire que la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) perçoit un droit d'immatriculation supplémentaire de 1% auprès des propriétaires de véhicules de «luxe» (valeur excédant 40 000$). Et qu'une forte proportion de ces voitures «de luxe» se trouvent sur son territoire. Au fait, ce 1%, il finance quoi au juste? L'environnement? Non, il y a pour cela un - autre - droit à acquitter qui touche l'ensemble des véhicules dont la cylindrée du moteur est égale ou supérieure à 4 litres. Il y a aussi les taxes sur l'essence, que nous payons tous, mais Montréal demeure (curieusement!) l'endroit où elle coûte le plus cher. Gérald Tremblay n'a aucun pouvoir là-dessus. À moins que les pétrolières ne montrent un jour du doigt les impôts fonciers comme l'un des principaux responsables de cette disparité de prix.

Plus inquiétant encore, Gérald Tremblay n'évoque plus le péage urbain. Est-ce la prochaine étape, dans l'éventualité où les maires des banlieues nord et sud refuseraient le dessein du maire de Montréal?

Chose certaine, le maire Tremblay n'a pas compris que pour obtenir l'assentiment des contribuables à l'égard d'une nouvelle taxe, il doit non seulement la gérer de manière absolument transparente, mais elle doit aussi contribuer à une amélioration notable des problèmes de congestion et de la qualité de l'air et offrir des solutions de rechange valables. Faute de quoi les Montréalais percevront, et avec raison, cette mesure comme un simple impôt déguisé et les incitera, comme moi, à trouver une ville prête à m'accueillir. Mes voitures et moi.

(1) Cette somme additionnelle est également prélevée dans six autres régions, communautés ou ville (Saint-Jérôme) de la province.





Photo Ivanoh Demers, archives La Presse

Qu'est-ce que «moins de congestion» veut dire? Le maire de Montréal peut-il quantifier cette affirmation?

DURANGO NOUVEAU

Cette semaine, La Presse Auto/Mon Volant se dirige sur la côte ouest américaine pour prendre contact avec une série de nouveaux modèles conçus par Chrysler, dont le nouveau Dodge Durango.

UN PETIT CAYENNE

Le nouveau Cayenne (voir notre banc d'essai) vous paraît encore trop gros et trop lourd? Patience, Porsche prépare un modèle un peu plus petit et plus léger: le Cajun. Ce nouveau véhicule entrera en production en 2013 et reposera sur la même architecture que le Q5 d'Audi qui sera, à la même période, complètement renouvelé.

4009

C'est le nombre de Murciélago produites par Lamborghini au cours des neuf dernières années. Il n'y en aura pas une de plus puisque la production de ce modèle s'est arrêtée vendredi dernier. Sa remplaçante, attendue au salon de Genève 2011, sera inspirée du concept Sesto Elemento (Sixième élément) présenté il y a quelques semaines à Paris. Le nouveau modèle entend demeurer fidèle au V12, au rouage à quatre roues motrices ainsi qu'aux portes en élytre. Par contre, Lamborghini se garde de révéler son nom. Selon certains sites européens, la marque au taureau hésiterait entre Jota, Urus ou LP 700-4.

Photo fournie par Dodge

Le Dodge Durango 2011.