L'auto en Russie: Un pas en avant, deux pas en arrière

En Russie, tout ce qui se rapporte à l'automobile donne des maux de tête. À commencer par cette prime à la casse accordée seulement aux acheteurs de véhicules made in Russia. Une politique qui suscite le mécontentement des automobilistes russes qui préfèrent les véhicules étrangers, plus fiables, plus modernes et surtout plus jolis que la production locale.

Au cours des dernières années, la Russie a permis à une vaste majorité de ses ressortissants de concrétiser leur rêve sur quatre roues, sans véritablement leur imposer une fibre patriotique. Si on en a les moyens, on roule dans une voiture étrangère et non une marque domestique ou internationale qui produit, sous licence, de vieux modèles bon marché, certes, mais obsolètes et peu valorisants. Raisons pour lesquelles on évite de les acheter.

Dans ce pays, à Moscou tout particulièrement, le très haut de gamme occupe une place de choix. Ici, les Audi A8 et autres berlines de prestige (y compris les Maybach) connaissent un franc succès, y compris chez la force policière qui véhicule là-bas ses plus haut placés au volant de BMW Série 7 dont le coût unitaire en dollars canadiens excède largement les 100 000$. Il n'y a pas que des berlines de prestige. À quelques minutes à pied de la place Rouge, tout le gratin automobile, de Ferrari à Lamborghini en passant par Maserati, a un point de vente.

Pour le commun des consommateurs russes, toutefois, le chic automobile prend la forme d'une berline classique, de marque internationale et noire de préférence. Le 4x4 est aussi très bien vu en Russie en raison notamment des suspensions à grands débattements qui permettent d'atténuer les profondes crevasses qui lézardent le réseau routier.

Peu de place à l'environnement et à la sécurité

Bien qu'ils étaient tous présents au salon de Moscou, les véhicules hybrides peinent à trouver leur place dans la rue. Et très peu de voix s'élèvent contre le laxisme des autorités quant à la préservation de l'environnement et aux économies de carburant (l'essence se vend 66 cents le litre). Ici, les normes antipollution respectent la norme Euro 3, alors que la norme Euro 5 entrera en vigueur à compter du 1er janvier 2011 sur le Vieux Continent.

À ce retard s'en ajoute un autre: la sécurité. Ainsi, la Lada 4x4 (qui a été commercialisée au Canada au début des années 80 sous le nom de Niva) fait toujours carrière en Russie. Vendu 280 000 roubles (environ 10 000 dollars), cet antique utilitaire a fait l'objet de multiples perfectionnements au cours des 30 dernières années. Lesquels? La finition est toujours aussi approximative, les tissus des sièges respirent toujours aussi mal, le système antipollution collé à son moteur respecte seulement la norme Euro 3 et son habitacle ne compte pas le moindre coussin gonflable. Comme plusieurs autres véhicules de conception russe d'ailleurs. Après avoir goûté au modernisme de la production étrangère, on peut aisément comprendre les Russes de ne plus vouloir reprendre le volant de véhicules aussi rustiques.

NOTRE BLOGUE

Les vacances sont terminées. Rentrée au travail. Nous vous invitons à consulter régulièrement L'Auto blogue et de réagir à nos propos sur tout ce qui touche le monde automobile.

PREMIER CONTACT

Suzuki procédera cette semaine au lancement de la nouvelle Kizashi Sport dotée d'une boîte manuelle à six rapports. Un premier contact avec celle que L'Auto 2011 a couronnée « découverte de l'année» sera publié dans nos pages dans les prochaines semaines.

DURANGO NOUVEAU

C'est maintenant confirmé, le Durango reprend sa place au sein du portefeuille de modèles du constructeur Chrysler. Ce nouveau multisegment étroitement dérivé du Jeep Grand Cherokee sera visible dans les salles d'exposition d'ici à Noël. Propulsé, de série, par le nouveau moteur V63,6 litres (le V8 Hemi de 5,7 litres sera offert moyennant supplément), le Durango promet un habitacle très modulable avec la possibilité de 22 configurations différentes.