Il y a deux ans, General Motors prétendait que la Volt était «précisément le type d'innovation technologique dont notre industrie a besoin pour répondre aux défis énergétiques et environnementaux d'aujourd'hui et de demain».

Aujourd'hui, c'est demain. Et il est déjà trop tard. Rappelez-vous de l'été 2008. Les Américains se ruaient (et le verbe n'est pas trop fort) sur les voitures à propulsion hybride, parce qu'ils estimaient à cette époque que les prix des carburants demeureraient durablement élevés. Il s'agissait d'une véritable révolution dans ce pays connu pour son amour des gros véhicules énergivores. Le phénomène avait pris une telle ampleur que parmi les 10 modèles qui s'écoulaient le plus rapidement chez les concessionnaires, quatre étaient dotés de cette double motorisation (essence-électricité). Depuis, la tendance s'est renversée. Le prix du baril s'est plus que stabilisé et les consommateurs ont retrouvé leurs - mauvaises - habitudes.

Dire que la Volt arrive à un bien mauvais moment est un euphémisme. Il y aura beaucoup de curieux, mais très peu d'acheteurs. À moins, bien entendu, que le prix du baril de pétrole gagne beaucoup d'altitude au cours des prochaines semaines et des prochains mois, la Volt sera, tout au plus, une distraction dans les salles d'exposition des concessionnaires. Il y aura bien quelques acheteurs, des écolos purs et durs et d'autres aux poches creuses. Quelques «m'as-tu-vu» aussi, trop fiers de mettre la main sur une technologie inédite (un moteur électrique qui s'appuie au besoin sur un moteur à essence). Mais le consommateur américain moyen qui estime encore que le prix d'un véhicule doit être proportionnel à la surface qu'il occupe sur la chaussée trouvera à redire sur la proposition de GM. Même si la Volt promet de consommer 1,2 L/100 km, soit près de quatre fois moins que l'actuelle Prius de Toyota (4,7L/100 km, selon la même méthode de calcul), à ce jour la voiture la plus sobre du marché américain selon la norme américaine de consommation pour les véhicules électriques, compilée par l'Agence pour l'environnement EPA.

Présentée sous la forme d'une berline aux formes classiques, la Volt fait appel à 220 cellules lithium-ion pour alimenter en énergie le moteur électrique sur environ 65 km, ce qui correspond aux trajets quotidiens de 8 Américains sur 10, selon une étude du département américain des Transports. C'est donc dire que, potentiellement, de nombreux détenteurs de Volt ne s'arrêteront jamais plus à une station-service. Ils veilleront seulement à la brancher le soir avant d'aller au lit.

En dépit de toutes ces belles promesses d'économie, le prix de la Volt donne un choc: 41 000$US. Mais cette somme n'a qu'une valeur purement indicative. En effet, les acheteurs américains pourront bénéficier d'un crédit d'impôt de 7500$ destiné à encourager les technologies économes en énergie, ce qui ramène le prix net du véhicule à 33 500$. Trop chère, et ce, aussi longtemps que le prix à la pompe ne s'affichera au-dessus des 4$. Barack Obama aura-t-il le courage d'augmenter les taxes sur les carburants pour ensuite les convertir en crédit d'impôt?

KIZASHI MANUELLE

Lasse sans doute d'entendre les commentaires des journalistes sur la trop grande élasticité de la boîte à variation continue (CVT), la direction canadienne de Suzuki compte commercialiser un Kizashi à trois pédales. Baptisée Kizashi Sport, cette version compte notamment sur une boîte manuelle à six rapports.

A8 HYBRIDE

Audi confirme que l'A8 hybride commencera sa carrière commerciale à l'automne 2011. Cette opulente berline de plus de 5 mètres de long sera dotée d'un moteur quatre cylindres suralimenté par turbocompresseur, lequel sera secondé par un moteur électrique.

BELLES D'AUTREFOIS À GRANBY

L'International des voitures anciennes de Granby attire bon an, mal an quelque 35 000 visiteurs et 3000 exposants. Voyez le photoreportage de Stéphane Champagne en cliquant ici.

Photo Reuters

La Chevrolet Volt.