La liste s'allonge. Mercury ira rejoindre d'ici la fin de l'année la nécropole des marques automobiles défuntes. Ça ne sert à rien de pleurer.

Dans toutes les familles, il y a forcément le souvenir d'un grand-père, d'un père, d'un oncle ou d'une tante qui roulait en Mercury. C'était une Comet ou une Montego, une Bobcat, une Meteor, une Montclair peut-être même une Park Lane. On à peine à se souvenir des traces laissées par cette marque créée en 1939 par Edsel Ford et qui cessera toute activité dans quelques mois.

 

Pour ma génération, cette marque se fit surtout remarquer avec une voiture comme la Capri (première génération) maniable, économique et avant-gardiste face à la concurrence nord-américaine de l'époque. Mais ce n'était pas une authentique Mercury. Seulement une autre Ford vivant sous un nom d'emprunt. Pour toute règle, il y a une exception. Plutôt quelques exceptions chez Mercury, qui commercialisa à une certaine époque des produits venus d'ailleurs comme la Tracer (Mazda 323) ou encore la Villager (Nissan Quest).

Aujourd'hui, l'acheteur très averti et soucieux que les gênes de la marque choisie soient incontestables sait depuis (trop) longtemps que grimer habilement des Ford ne suffit plus à authentifier une marque comme Mercury. Même les frères ennemis que sont Hyundai et Kia savent comment se différencier suffisamment l'un de l'autre sans éveiller les soupçons du consommateur moyen.

Donc après des années d'errance, cette marque vieille de 71 ans entame son chant du cygne. L'agonie avait assez duré. Il s'agit d'une bonne décision, mais elle arrive un peu tard. Chrysler (Plymouth) et GM (Oldsmobile) ont compris il y a longtemps la futilité d'une marque dite intermédiaire à l'image indéfinie. Au fait, que représentait une Mercury au juste? Une Ford endimanchée ou une Lincoln dénaturée?

Bobbie Gaunt, au temps où elle était la directrice de l'exploitation de Ford au Canada, a mis un terme aux souffrances de la marque sur nos terres à l'automne 1998. Ses collègues de Detroit ont mis 12 ans de plus à comprendre. Par crainte de représailles du réseau de concessionnaires américains? Sans doute. Mais il faut aussi se rappeler qu'à cette époque, l'entreprise fondée par Henry Ford avait un appétit d'ogre et multipliait les acquisitions.

On connaît la suite: les Aston Martin, Land Rover, Jaguar et Volvo ont tous quitté la galaxie Ford. Au tour maintenant de Mercury de disparaître de la surface terrestre. Il était grand temps. Asséchée de produits, cette marque peinait à écouler plus de 92 000 unités de ses produits par l'entremise d'un réseau d'environ 1700 concessionnaires.

Incapable de résister aux vicissitudes du temps et de cultiver un particularisme qui l'aurait sans doute sauvé, Mercury devait mourir pour renforcer le positionnement de Ford d'abord, mais aussi pour éviter à la marque de prestige du groupe, Lincoln, de s'éteindre à son tour.

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F1


Présentation la fin de semaine prochaine du Grand Prix de Formule 1 sur le circuit Gilles-Villeneuve, mais aussi des 24 heures du Mans sur le circuit de la Sarthe. Nous couvrirons les deux compétitions. À suivre sur www.monvolant.ca

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JETTA


Volkswagen dévoilera la semaine prochaine en avant-première mondiale la version définitive de sa future Jetta à New York.

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ELANTRA


Hyundai dévoilera à l'automne une nouvelle mouture de l'Elantra. Ce nouveau modèle commercialisé sous le nom d'Avante sur le marché sud-coréen sera proposé sous la forme d'une berline. La version actuelle de la Touring (familiale) demeure au catalogue, mais sera ultimement remplacée elle aussi. Par ailleurs, l'Elantra sera pour la première fois déclinée en coupé, mais cette carrosserie ne sera offerte qu'à l'automne 2011.

Photo: archives La Presse/Ford

Mercury Meteor 1952