La période de rodage tire à sa fin. L'automobile électrique roule silencieusement en direction des usines d'assemblage pour se reproduire en vue de devenir un produit de masse d'ici quelques mois, voire quelques années.

Prêt pas prêt, on y va! Si d'aucuns considèrent toujours que la batterie demeure l'élément qui devrait assurer la viabilité - ou l'échec - du véhicule électrique, l'industrie de l'automobile garde le cap et promet de la mettre en service, en dépit des incertitudes liées à son prix, à son autonomie et à sa longévité. Sans oublier bien sûr que le lithium (matériau utilisé dans la fabrication des batteries) n'est pas une ressource inépuisable, mais contrairement à l'essence, il se recycle. De quoi laisser la pénurie venir et permettre, du coup, à la recherche de se poursuivre pour améliorer les performances.

Le modèle économique du véhicule électrique reste à circonscrire aussi. Les constructeurs favoriseront-ils la vente ou la location? De la voiture ou de la batterie? Plusieurs pistes sont étudiées, seulement quelques constructeurs ont choisi leur camp. De même, des partenariats se nouent avec des promoteurs et des équipementiers sans que l'on sache si la recharge à domicile sera privilégiée ou si les infrastructures seront assez développées.

Plusieurs questions demeurent sans réponse, mais la moindre zone d'ombre est vite évacuée soit par l'industrie, soit par les gouvernements. Parfois même les deux. Chaque problème trouve sa solution à la condition de faire preuve de patience et d'y mettre les efforts. La preuve, l'industrie toute entière travaille ces jours-ci à établir un consensus entre les différents acteurs sur la création d'une prise de recharge universelle. Parviendront-ils à un accord? On se le souhaite, car personne n'a envie de voyager en emportant avec soi un lot d'adaptateurs secteur afin de pouvoir brancher sans difficulté son véhicule.

Ah, les joies des prises électriques: deux, trois broches, parallèles, obliques... Devant la jungle des formats, l'industrie doit se mettre d'accord. Et vite. Le Japon a, il y a quelques jours, établi ses paramètres. Nissan, Toyota, Mitsubishi et Subaru se sont entendus alors que l'Europe et l'Amérique poursuivent leurs discussions en vase clos, mais promettent de faire une annonce dans quelques semaines avant que ne débute la production de masse. Le temps presse puisque comme le rapporte le quotidien français Le Figaro dans son édition de mardi dernier, «le chemin vers l'uniformisation sera (...) semé d'embuches».

D'abord parce qu'il implique de nombreux fournisseurs, ensuite parce que «la puissance délivrée par les bornes et leur niveau de sophistication» varient d'un modèle à l'autre (certaines reconnaissent le type de véhicule, d'autres pas) et enfin «la technologie choisie pourrait avantager ou pénaliser certains constructeurs. L'Allemagne mise en effet sur des prises délivrant une forte puissance, alors que la France table d'abord sur des prises classiques» Ce qui fait dire aux dirigeants de PSA (Peugeot-Citroën) que si «les prises de type allemand s'imposaient à court terme, nous devrions adapter nos véhicules électriques prévus pour la fin de l'année.»

Sur la route

«Sur la plateforme des futures générations de Mini, on peut imaginer construire une BMW», a déclaré le directeur du développement du constructeur allemand, Klaus Dräger, la semaine dernière. Une BMW à roues avant motrices? Voilà ce qu'on appelle «changer son capot de bord», tant la marque bavaroise se gonflait d'orgueil de ne proposer (à l'exception des Mini) que des propulsions ou des tractions intégrales. Mais l'A1 (Audi) et le renouvellement prochain des Classes A et B (Mercedes), toutes des tractions, force BMW a commettre ce crime de lèse-majesté à l'endroit de sa clientèle.

L'Auto met le cap sur le Mexique cette semaine pour prendre part à une étape de la course Carrera Panamerica. Nous vous invitons à consulter L'auto blogue pour vous assurer que nous ne sommes pas à la plage...