Pour contrer la fâcheuse tendance de certaines mini-voitures Nano à flamber dans les rues, le constructeur automobile indien Tata Motors a fini par annoncer ce qui ressemble beaucoup à un rappel. Un gestionnaire haut-placé de Tata Motors a été cité par les médias indiens mercredi en utilisant le mot «rappel». Mais la compagnie s'est empressée de diffuser aussitôt un communiqué disant que non, ce n'est surtout pas un rappel, mais plutôt une offre gratis de « rendre la Nano encore plus robuste ».

Tata Motors invite les propriétaires des 70 000 Nanos vendues jusqu'à présent en Inde, à faire ajouter chez le concessionnaire, sans frais, une «protection supplémentaire au système d'échappement et au système électrique». Mais, ajoute la compagnie en caractères gras , «ces actions ne constituent pas un rappel».

Peu importe le mot, il devrait y avoir quelques preneurs, compte tenu des sept Nano qui ont été détruites ou lourdement endommagées par des incendies spontanés (et très médiatisés), depuis l'été dernier. Des images de «la voiture la moins chère au monde» se consumant en direct ont été diffusées à la télévision indienne au mois d'août.

C'était arrivé aussi au mois de mars.

Mercredi, le mot «rappel» a  été utilisé par de nombreux journaux indiens, dont le quotidien Economic Times, qui citaient le directeur général des opérations indiennes de Tata Motors, P.M. Telang: «Oui, des clients ont été informés. Certaines (Nano) ont déjà été rappelées. (...) Nous ne savons pas exactement combien de véhicules seront rappelés, nous devons d'abord vérifier combien de Nano doivent être rectifiées.»



Les mots pour le dire

Preaque instantanément, c'est la citation attribuée à M. Telang et le mot «rappel» qui a été rectifiée par le communiqué de Tata Motors. La compagnie raisonne que ce n'est pas un rappel, puisque c'est une «option offerte» et «chaque propriétaire» décide s'il se rend chez le concessionnaire ou pas faire modifier sa Nano (c'est ce qui se passe lors d'un rappel ; personne n'est obligé de faire réparer sa voiture).

Tata Motors a toujours maintenu que les sept incendies étaient des cas isolés et qu'aucun défaut généralisé ne justifie un rappel. La compagnie affirme avoir examiné certaines épaves et avoir trouvé de l'équipement électrique fabriqué par des tierces parties et ajouté par les propriétaires après l'achat.

Après son communiqué de presse, hier, la version de Tata a ensuite été publiée dans un autre texte, mais au moment de mettre l'article que vous lisez en ligne, l'Economic Times n'avait pas retiré de son site internet la version originale citant le cadre de Tata.

Tata a vendu plus de 70 000 Nano depuis son lancement en Inde au mois d'août dernier. À ce jour, la voiture est déjà un succès commercial, avant même d'être distribuée dans toutes les régions de l'Inde.