Camions légers et voitures de luxe sont plus prisés que les modèles abordables sur le marché canadien où on écoule toujours les mêmes produits vedette.

Les mois passent et la photographie mensuelle des ventes d'automobiles par modèle et par catégorie est toujours la même. Ou presque. La Série-F de Ford est toujours la plus populaire, en septembre dernier comme depuis le début de l'année, avec des progressions notoires, de +88,6% et +26,6%, respectivement, d'après les dernières données compilées par le cabinet d'analyses DesRosiers Automotive Consultants. Et aucun véhicule - tant du côté des voitures que du côté des camions légers - n'est en mesure de contester cette hégémonie.

«Ford a pour habitude d'être le leader avec ce(s) véhicule(s), mais cette année, aucun autre véhicule n'est même proche de le faire tomber de son piédestal», dit l'analyste Dennis DesRosiers.

Talonnée par la Mazda3, la Honda Civic, seule rivale potentielle toutes catégories confondues, a même perdu des plumes. Ses ventes ont baissé de 12% depuis le début de l'année. En neuf mois, 42 796 exemplaires ont été vendus, contre 77 171 unités de la Série-F. Rien qu'en septembre, c'est un rapport du simple au double entre le leader américain et sa dauphine japonaise.

L'avancée et la popularité des pick-ups reflètent l'état du marché. Grands pick-ups et fourgons ont vu leurs ventes grimper de plus de 29% cette année, soit la meilleure progression du marché. Les prix intéressants des camions légers et la recomposition des flottes de véhicules expliqueraient en grande partie cette évolution.

Si l'est une catégorie qui s'en tire relativement bien cette année, c'est bien celle des véhicules de luxe, en hausse de 14,4% (au 30 septembre). Au-delà des prix, les marques de luxe ont su élargir leurs gammes et ce, jusque dans des catégories où on ne les retrouvait pas auparavant, estime Dennis DesRosiers. L'analyste met également cette évolution sur le compte des investissements réalisés par les marques de luxe de même que sur les équipements proposés sur leurs véhicules. Des facteurs qui ne sont pas à négliger, selon lui.

Effet de balancier, ce sont les modèles dits «d'entrée» (les moins chers) qui ont écopé au cours des neuf premiers mois de cette année. Le ralentissement économique touchant particulièrement leur clientèle, leurs ventes se sont essoufflées, à -0,5% depuis le début de l'année. Les sous-compactes sont d'ailleurs en très net recul (-19,2% sur l'ensemble des neufs premiers mois).

Le léger redressement observé par la plupart des constructeurs en septembre s'est logiquement reflété dans les provinces. Les marchés les plus importants - l'Ontario, le Québec, l'Alberta et, dans une moindre mesure, les Prairies - ont enregistré des résultats positifs. Les provinces de l'Atlantique sont par contre restées dans le rouge. La Colombie-Britannique a redressé la barre, à -0,7%. Depuis le début de l'année, toutes les provinces affichent un solde positif de leurs ventes de véhicules neufs.