Le directeur général de Fiat, Sergio Marchionne, a déclaré que son entreprise s'en sortirait mieux si elle n'était pas basée en Italie et n'avait pas à négocier avec les opiniâtres syndicats du pays, provoquant lundi une vive réaction de la part de responsables gouvernementaux et syndicaux.

Le constructeur automobile est plongé dans d'intenses négociations avec ses employés depuis qu'il a annoncé qu'il voulait fermer une usine de Sicile l'an prochain. Fiat a aussi annoncé qu'elle voulait rapatrier la fabrication de l'un de ses modèles de Pologne jusqu'en Italie, mais à condition que les syndicats acceptent des concessions au niveau de leurs conditions de travail.

L'entreprise, qui détient l'Américaine Chrysler, a récemment augmenté ses prévisions et Sergio Marchionne a déclaré que le bénéfice commercial atteindrait au moins 2,8 milliards $ CAN.

Mais le dirigeant a ajouté que pas un seul euro de ces résultats n'émanait des activités de Fiat en Italie. Si l'entreprise éliminait l'Italie de ses résultats, son bénéfice serait encore plus important, a-t-il déclaré à la télévision d'État.

Sergion Marchionne a soutenu que c'était la faible productivité de la main-d'oeuvre de l'Italie et sa frêle compétitivité qui handicapait le pays face aux concurrents.

Certains syndicats ont réagi avec colère, affirmant que la vraie volonté de l'homme d'affaires était d'abandonner l'Italie en tant que producteur d'automobiles.

Un représentant du syndicat de métallurgistes Uilm a même demandé aux président de Fiat de cesser d'insulter les ouvriers.

Le ministre du Travail italien, Maurizio Sacconi, a affirmé que Sergio Marchionne avait raison de vouloir une Italie plus productive, tout en rappelant que le groupe avait ses racines dans le pays. Quant à lui, Roberto Calderoli, ministre sans portefeuille et membre de la Ligue du Nord, a critiqué l'homme d'affaires, lui demandant de se remémorer le soutien étatique dont son groupe a profité.