Ford au zénith, Toyota en chute libre, GM en fort recul. Voilà les trois faits saillants du 24e sondage de la qualité initiale de la firme J.D. Powers, marqué par la grande volatilité observée dans l'industrie automobile en cette période mouvementée.

Au sommet, on trouve sans surprise quatre marques de luxe. Porsche (deuxième en 2009) est le roi de la qualité initiale avec seulement 83 problèmes par 100 véhicules. Viennent ensuite Acura, Mercedes-Benz et Lexus.

 

Lexus, marque haut de gamme de Toyota, a perdu sa première place de 2009. Perdre trois rangs est brutal, mais il faut regarder les chiffres: les propriétaires de Lexus qu'a sondés J.D. Powers ont rapporté 88 problèmes par 100 véhicules, cinq de plus que Porsche. C'est substantiel, sans être un gouffre.

 

Mais la très grande surprise est Ford, qui s'est hissé dans le top 5 de la qualité initiale - du jamais vu - avec 93 problèmes par 100 véhicules. C'est 10 de plus que Porsche, mais il faut voir aussi la différence de prix moyen par véhicule.

 

On parle ici d'une marque généraliste grand public, qui offre toute la gamme, de la compacte économique à la voiture sport en passant par la camionnette pour les gros travaux. Ford fait beaucoup mieux que la moyenne de l'industrie, qui est de 109 problèmes par 100 véhicules.

 

GM perd des plumes

 

La performance de Ford a contribué à hisser la moyenne des Trois de Detroit à 108 problèmes par 100 véhicules. Les médias américains ont fait beaucoup de cas de ce détail statistique. Certains ont claironné que les «américaines» ont dépassé les importées. Ils ont comparé ces 108 problèmes par 100 véhicules à la moyenne de tous les constructeurs de voitures importées, qui est de 109 problèmes par 100. C'est la première fois que la moyenne nord-américaine est meilleure que la moyenne des importées. Ce n'est pas rien, mais dès qu'on gratte un peu, c'est une statistique peu significative.

 

La bonne performance nord-américaine est surtout celle de Ford. Dans les faits, General Motors a perdu des plumes: la marque Cadillac a dégringolé de la 3e à la 13e place et Chevrolet a aussi été chassé du top 10, tombant de la 9e à la 14e place.

 

Par contre, GM a placé 10 modèles parmi les trois meilleurs de leurs segments respectifs et Buick (114 problèmes/100 véhicules) a été la seule des quatre marques de GM à améliorer son classement. GM a souffert du lancement de nouveaux modèles comme la Buick LaCrosse, la Cadillac SRX et la Chevrolet Equinox.

 

Le troisième des Trois de Detroit, Chrysler, a vu ses quatre marques s'améliorer, mais leur qualité initiale demeure en-deçà de la moyenne de l'industrie.

 

L'autre importante histoire de ce classement est la chute de Toyota. Le numéro 1 mondial de l'automobile, un généraliste comme Ford, est tombé de la 7e à la 21e place. Ajoutant l'insulte à l'injure, les répondants au sondage J.D. Powers ont même coté Toyota en-deçà de sa filiale de compactes, Scion, qui a pris la 20e place.

 

 

Volks parmi les cancres

 

Il y a une autre histoire importante, cachée dans le bas du classement, et c'est Volkswagen. Si on regarde les cinq pires, on trouve un habitué des mauvais scores, Land Rover, avec un époustouflant 170 problèmes par 100 véhicules, rien de moins que 24 problèmes de plus que la deuxième marque la moins satisfaisante, Mitsubishi (146).

 

Volkswagen est au troisième rang des cancres de la qualité initiale (135 problèmes pour 100 véhicules). Et ce constructeur veut devenir le numéro 1 mondial de l'automobile et supplanter Toyota?

 

Mini (133) et Jaguar (135) ont fait un peu mieux, mais sont quand même dans les 5 pires constructeurs. Cela étant dit, tout ce classement doit être pris pour ce qu'il est, ni plus ni moins: la «qualité initiale» mesure les problèmes signalés sur les véhicules achetés depuis 90 jours.

 

Pour une mesure plus complète, il faut attendre des sondages de qualité à plus long terme.

Photo: AFP