D'ici 2011, les premières bornes de recharge publiques pour voitures électriques devraient apparaître dans le paysage québécois.

C'est ce que prévoit une entente annoncée mardi entre le gouvernement du Québec, Hydro-Québec, la Ville de Montréal, la Ville de Québec et Nissan Canada.

Dans le cadre de cet accord, le service d'autopartage Communauto s'engage à acquérir 50 exemplaires de la voiture électrique Nissan Leaf, qui sera commercialisée au Québec d'ici la fin 2011. Ils s'ajouteront aux 1000 véhicules conventionnels que l'entreprise met déjà à la disposition de ses quelque 20 000 membres.

Communauto compte offrir les Leaf à ses usagers selon la même tarification que ses véhicules actuels, principalement des Yaris de Toyota. Or, les Yaris lui coûtent environ 19 000 $ la pièce, alors que la Leaf sera vendue 32 780 $ US (34 300 $ CAN, près de 40 000 $ avec les taxes et autres frais).

L'entreprise pourra toutefois réclamer un crédit d'impôt pour véhicule tout électrique de 8000 $ et une aide additionnelle de 2000 $ de Québec, de sorte que chaque Leaf lui reviendra à environ 30 000 $.

C'est sans compter que l'électricité coûte beaucoup moins cher que l'essence (environ 3 $ par recharge). De plus, Communauto s'attend à ce que la facture d'entretien des Leaf soit moins élevée que celle des voitures à essence.

En 2003, Communauto avait annoncé la mise en service, à Montréal, d'une centaine de voitures électriques, mais le projet avait avorté parce qu'aucun véhicule adéquat n'était alors disponible sur le marché.

L'entente entre les pouvoirs publics et Nissan prévoit la formation d'un groupe de travail sur la planification de l'infrastructure de recharge. C'est à Hydro-Québec qu'il reviendra d'installer les bornes dont aura besoin Communauto.

«En cours d'année 2011, l'infrastructure va se déployer pour que quand les voitures arriveront, tout ça soit fonctionnel», a expliqué le président-directeur général de la société d'État, Thierry Vandal, en conférence de presse.



Autres expériences


À Seattle, dans l'État de Washington, une cinquantaine de bornes de rechargement rapide adaptées à la Leaf apparaîtront d'ici la fin de l'année dans le cadre d'un projet pilote.

La Leaf ne sera pas la seule voiture électrique à être mise en marché au Québec en 2011. General Motors prévoit également lancer sa Chevrolet Volt l'an prochain au Canada.

En janvier, Hydro-Québec a annoncé qu'elle procéderait à l'essai, l'automne prochain à Boucherville, de 50 voitures électriques Mitsubishi. De plus, la société d'État teste actuellement des véhicules Ford Escape hybrides rechargeables.

Sur le plan de la recherche, 150 moteurs électriques fabriqués par TM4, une filiale d'Hydro, seront mis à l'épreuve à partir de cet été dans des voitures du constructeur indien Tata Motors qui rouleront en Norvège et en Grande-Bretagne. Hydro-Québec travaille aussi à l'amélioration des batteries destinées aux véhicules électriques.

Nissan estime que d'ici 10 ans, 10 pour cent des automobiles seront électriques en Amérique du Nord. Hydro se montre plus ambitieuse et assure pouvoir alimenter facilement un million de véhicules, soit 25% du parc québécois actuel, à partir de l'électricité produite dans une seule centrale de taille moyenne.

Québec promet de présenter un «plan d'action gouvernemental sur les voitures électriques» au cours des prochains mois. On veut notamment accélérer la création d'emplois dans ce secteur, qui demeure marginal pour l'instant dans la province.

«Le Québec est une terre d'accueil naturelle pour les véhicules électriques», a déclaré la ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau.

«Nous avons l'ambition de devenir des leaders en la matière en créant un environnement d'affaires pour faciliter l'implantation des véhicules électriques partout sur notre territoire», a-t-elle ajouté.