Mazda Canada vient d'interdire à l'un de ses concessionnaires ontariens d'afficher sa bannière, de vendre ou de réparer ses voitures. Le garage fautif s'est vu ainsi punir parce qu'il a vendu une Mazda 6 à plus de 160% de sa valeur réelle à une dame souffrant de déficience intellectuelle.

Selon le Toronto Star, deux représentants du concessionnaire d'Orangeville, au nord-ouest de Toronto, ont artificiellement gonflé le prix de la berline intermédiaire à une cliente qui a déboursé quelque 66 000$ pour une voiture qui normalement aurait dû se vendre à 41 000$.

 

Les vendeurs sans scrupules ont gonflé le prix de la facture de la Mazda 6 en ajoutant des options à trois fois leur prix et en contractant un prêt de huit ans avec la cliente de 56 ans, Madeline Leonard. Un prêt auquel la dame n'était semble-t-il pas qualifiée étant donné qu'elle est sans emploi et que son seul revenu provient d'une rente d'invalidité. Pire encore, la voiture a été vendue en tant que véhicule neuf alors que ce n'était pas le cas.

 

«On a informé le concessionnaire que nous avions mis un terme à notre relation parce qu'il n'a pas respecté les conditions stipulées dans notre entente de vente et de service», a déclaré au Star Greg Young, porte-parole de Mazda.

 

Monsieur Young a indiqué que, selon les termes de l'entente, les concessionnaires doivent entretenir l'image et la réputation de Mazda. Selon son souvenir, c'est la première fois qu'un concessionnaire se voir ainsi sanctionner au cours des 20 dernières années. Il a aussi avoué avoir reçu de nombreuses plaintes de clients à la suite de la publication d'un premier article par le Toronto Star, la semaine dernière.

 

À la décision de Mazda s'ajoute les amendes salées du Conseil de l'industrie automobile de l'Ontario, qui a accusé le concessionnaire ainsi que deux employés de pratiques injustes contraires à la Loi sur la protection du consommateur. Le propriétaire s'expose ainsi à une amende maximale de 250 000$ alors que les deux employés fautifs pourraient devoir payer jusqu'à 100 000$ en plus de purger une peine de deux ans de prison. Ils pourraient aussi perdre leur droit de vendre des voitures en Ontario.

 

Le propriétaire de la concession, Sunny Bains, a congédié les deux employés visés après la publication du premier article, mais les autorités ontariennes ont soutenu qu'il était au courant de la transaction frauduleuse depuis un certain temps déjà. L'un des représentants congédié est par ailleurs copropriétaire avec M. Bains d'une concession Suzuki de Pickering, en banlieue est de Toronto.

 

M. Bains, qui a promis de rembourser la cliente lésée en plus de lui fournir un nouveau véhicule, pourrait demander une injonction pour suspendre la décision de Mazda.

 

Source: Toronto Star