Depuis quelques mois, les autorités routières américaines tentent de sensibiliser les automobilistes aux risques des messages-textes, cellulaires et autres distractions au volant.

Mais voici que la police routière des Keys, en Floride, signale une nouvelle distraction et fait la mise en garde suivante: évitez de vous raser en conduisant.La police routière de la Floride affirme qu'une collision impliquant deux autos a été causée le 2 mars par une femme de 37 ans qui se faisait un bikini au rasoir tandis que son ex-mari, assis à droite, tenait le volant.

L'accident s'est produit sur l'île de Cudjoe Key, une des nombreuses petites îles qui forment l'archipel des Keys, à l'extrême Sud de la Floride. Le chapelet d'îlots est relié par une système de ponts et de route de 180 km, l'Overseas Highway, de Long Sound à la ville de Key West. Cudjoe Key est à 33 km de Key West.

 

"Prête pour la rencontre"

 

«Elle a dit qu'elle avait rendez-vous avec son petit ami à Key West et qu'elle voulait être prête pour la rencontre», a déclaré le patrouilleur Gary Dunick au quotidien Key West Citizen, qui rapporte l'affaire dans son édition de vendredi dernier. «Si je n'avais pas été là, je ne le croirais pas. Il y a une dizaine d'années, j'avais arrêté un gars exactement au même endroit. Il avait trois ou quatre seringues plantées dans le bras. C'était incroyablement surréaliste et je m'étais dit: rien n'accotera jamais ça. Mais celle-là, c'est encore plus capoté», a ajouté le constable en parlant de la dame au rasoir, au volant.

Le Key West Citizen note qu'en plus, Megan Mariah Barnes n'était pas censée conduire et que sa Thunderbird 1995 n'était pas censée être sur la route.

La veille même de sa collision, la cour locale avait déclaré Megan coupable d'une récidive pour conduite en état d'ébriété, alors que son permis était déjà suspendu. Megan avait reçu l'ordre de remiser sa voiture et son permis a été révoqué pour cinq ans, explique le Key West Citizen, qui cite le procureur du comté. La sentence stipulait qu'après cette interdiction de conduire de cinq ans, Megan ne pourrait reprendre le volant qu'à la condition que son véhicule soit équipé d'un anti-démarreur éthylométrique. La dame au rasoir avait écopé neuf mois de probation.

Mais le 2 mars, alors que Megan roulait dans sa Thunderbird en se rasant (et que son ex-mari tenait le volant), la voiture a percuté l'arrière d'une camionnette Chevrolet 2006 conduit par David Schoff, de Palm Bay. Les deux passagers qui accompagnaient M. Schoff, un homme et une femme, ont été conduits à l'hôpital pour des blessures légères.

L'ex-mari brûlé au thorax

 

M. Schoff avait ralenti à environ 10 km/h pour tourner, quand la Thunderbird de Mme Barnes a percuté son pick-up à 70 km/h (il n'y avait pas d'excès de vitesse, selon la police).

La police affirme que Megan Barnes «a continué à rouler sur un demi-mille» (800 m), puis changé de place avec son ex, qui aurait prétendu être au volant. «Elle a sauté sur la banquette arrière et il s'est glissé derrière le volant. C'était comme dans un film comique», a dit l'agent.

Ce sont les brûlures au thorax de l'ex - résultant du déploiement du sac gonflable - qui ont révélé l'imposture, dit la police. Le coussin gonflable du volant ne s'était pas déployé.

Les patrouilleurs ont accusé Mme Barnes d'avoir conduit malgré la suspension de son permis, de conduite dangereuse, de délit de fuite après un accident ayant causé des blessés, de conduite sans assurance et de bris des conditions de sa probation. Cette fois, elle risque un an de prison si elle est reconnue coupable.

 

«Ça n'arrive que dans les Keys»

 

Charles Judy, l'ex de Megan, n'a pas été accusé.

«Mon téléphone n'a pas arrêté de sonner et je suppose qu'il y a un côté drôle là-dedans», a dit le patrouilleur Dunick, qui a passé la journée de vendredi à répondre aux questions des médias. «Mais il y a aussi un côté mortellement sérieux. C'est une route risquée et il y arrive beaucoup d'accidents à cause de stupidités comme celle-là, a dit le policier. C'est incroyable et je commence à croire que ce genre d'affaires-là n'arrive que dans les Keys.»

Malgré tout, Mme Barnes est chanceuse: si elle avait utilisé de la cire chaude dans l'auto, il y aurait eu risque de brûlure.