Les industries du remorquage, de la mécanique automobile et de la carrosserie ont en effet beaucoup de mal à tirer leur épingle du jeu.

Selon le président de l'Association des professionnels du dépannage du Québec (APDQ), Réjean Breton, plusieurs de ses membres connaissent des difficultés.

 

«Il y a eu moins d'enlisements attribuables à la neige. Et, comme il n'y a pas eu de grands froids, c'est la même chose du côté des pannes de base, où la demande a été très faible. L'offre est bonne présentement au Québec mais la demande n'est pas là.»

 

M. Breton, fait valoir que les ententes qu'ont plusieurs entreprises de dépannage avec les clubs automobiles et services policiers les placent dans une position difficilement tenable: «On se doit d'être en disponibilité en tout temps, 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Contrairement au secteur public, comme les pompiers ou les ambulanciers, qui sont en disponibilité et qui sont rémunérés quand même, nous ne sommes rémunérés que si nous faisons des remorquages.»

 

Il dit s'attendre à des mouvements dans le marché: «Certains devront procéder à des restructurations. Si, dans une région donnée, il y a cinq entreprises avec deux dépanneuses chaque, soit dix dépanneuses pour la région, ils vont peut-être regarder la possibilité de vendre leur entreprise ou de discuter d'ententes avec des compétiteurs ou se diriger vers d'autres secteurs d'activité.»

 

Du côté des ateliers de mécanique, de carrosserie et de pneus, on qualifie la situation de catastrophique. Rémi Rousseau, éditeur d'Autosphere, un regroupement de publications consacrées au domaine automobile, affirme que la baisse dans le secteur des ateliers est d'environ 25 % à 30 %: «Quand il ne fait pas froid, la mécanique des véhicules brise beaucoup moins et quand il n'y a pas de neige, il y a beaucoup moins d'accidents et, donc, les carrossiers ont de la misère.»

 

De plus, selon M. Rousseau, les voitures sont de mieux en mieux construites et la qualité des pièces a été considérablement améliorée, de sorte que les bris mécaniques, au départ, étaient déjà en baisse.

 

M. Rousseau précise que, dans des hivers plus rigoureux, les ateliers de mécanique et de carrosserie sont débordés de travail et passent au plus urgent, remettant une part des travaux au printemps. Dans un hiver plus clément, des travaux plus en profondeur peuvent être réalisés durant l'hiver, de sorte que l'automobiliste ne revient pas à l'atelier avant l'été.

 

Normalement, l'activité est au ralenti de la mi-février à la mi-mars. Cette année, l'activité a été au ralenti tout l'hiver: «C'est vraiment un hiver désastreux, c'est pire que l'année dernière.»

 

D'après M. Rousseau, plusieurs employés d'atelier ont déjà été mis à pied temporairement et d'autres le seront dans les prochaines semaines. Il s'attend également à des fermetures: «Il pourrait y avoir des fermetures de garage, surtout des petits garages qui n'ont pas beaucoup de revenus. Il vient un moment où ils n'en ont plus assez alors ils sont mieux de fermer que de faire faillite.»

 

En contrepartie, il note que les assureurs font des affaires d'or, amassant les primes sans devoir payer de réclamations puisque le nombre d'accidents est en forte baisse.