Un résidant de Laval a appris de façon inusitée la facilité avec laquelle il est possible de monter illégalement dans une Mazda 3 : d'une simple pression sur la portière.

C'est un voleur d'automobile qui lui en a fait part alors que le constructeur, au courant de la défectuosité, n'a jamais communiqué avec lui. C'était le 8 février.

François Durocher sortait d'un restaurant où il s'était fait changer des billets pour le parcomètre. En s'approchant de son automobile, une Mazda 3 2006, il aperçoit un homme à l'intérieur.

Surpris, le voleur prend la fuite. M. Durocher part à ses trousses. Après une course de quelques minutes, les deux hommes s'arrêtent, essoufflés. M. Durocher, en contact avec le 9-1-1, menace l'individu de le dénoncer s'il ne lui rend pas ses effets personnels qu'il avait eu le temps de dérober : iPod, GPS et CD.

En conversant avec le voleur, M. Durocher apprend de ce dernier que son véhicule est vulnérable. «Je lui ai demandé de m'expliquer pourquoi il disait ça et comment il avait fait pour entrer dans mon auto alors qu'elle est munie d'un système d'alarme», explique-t-il au Soleil.

C'était à son tour d'être surpris. Le propriétaire de la Mazda s'est fait annoncer que sa voiture s'ouvrait et que le système d'alarme se désarmait d'une simple pression exercée à un endroit précis de la portière. Estomaqué, M. Durocher est aujourd'hui en colère contre Mazda. À la suite de cette mésaventure, il a su que ce défaut majeur de conception touche le modèle Mazda 3 de 2004 à 2007. Certains propriétaires ont reçu une lettre explicative de la défectuosité, mais lui, jamais.

Selon M. Durocher, Mazda offrirait un chèque de 100 $ pour la pose d'un système d'alarme alternatif. De plus, le constructeur offre de renforcer gratuitement la portière défectueuse. Trop peu, trop tard, semble dire le propriétaire déçu. «Est-ce que ça me tente d'avoir une automobile que tous les voleurs savent vulnérables?» lance-t-il.

Le problème est connu depuis déjà longtemps des corps policiers. Du moins, dans l'Ouest canadien. L'an dernier, la police albertaine avait publié des communiqués à ce sujet après avoir vécu une vague de vols similaires. Cette fois, cela semble toucher le Québec. Un recours collectif contre le manufacturier aurait vu le jour dans l'Ouest du pays.