Tout indique que les automobilistes du Québec et du Canada n'hésitent pas à corriger le tir quand le prix de l'essence grimpe. C'est du moins l'opinion de Dennis DesRosiers, président de DesRosiers Automotive Consultants, de Toronto.

Ainsi, les ventes des véhicules utilitaires sport (VUS) de grand format ont baissé de 19,9 pour cent au Canada en 2007, par rapport à 2006, et même de plus de 50 pour cent depuis l'an 2000. Les concessionnaires en ont vendu moins de 15 000 au pays l'an dernier, souligne Dennis DesRosiers à La Presse Affaires, malgré le lancement de plusieurs modèles pour soutenir le marché.

Les consommateurs ont du même souffle fait monter de 16,9 pour cent les ventes d'autos sous-compactes, qui ont ainsi dépassé les 120 000 unités pour la première fois en 2007.

Entre autres, les ventes de Hummer étaient en baisse de 36,6 pour cent l'an dernier. Les concessionnaires n'en ont livré que 1269 exemplaires, comparativement à 2002 l'année précédente.

Pourtant, les ventes de camions ont accaparé 48,1 pour cent du marché en 2007, un record, comparativement à 46,5 pour cent en 2006, dit-il. Cela ne laisse plus que 51,9 pour cent du marché aux voitures. Les écologistes doivent réaliser, par contre, que l'essentiel de la hausse de 5,8 pour cent des ventes de camions en 2007 provient des VUS compacts, moins énergivores.

Par contre, Ottawa a raté son coup avec son programme de mesures d'encouragement à l'achat de véhicules économes, estime l'analyste. Jusqu'à 5000 propriétaires de grands VUS, voyant les avantages fiscaux dont jouissent toujours les véhicules commerciaux (pick-ups, panel vans), en ont profité pour changer de volant, selon l'analyste.

Ces acheteurs ont aussi traversé la frontière en grand nombre pour mettre la main sur des véhicules neufs et d'occasion parmi les plus énergivores du marché, selon lui.

Dennis DesRosiers note par ailleurs que les ventes de véhicules luxueux ont baissé en 2007 pour la deuxième année consécutive. Ça ne s'était jamais produit depuis 1990.